L’étau se resserre autour de l’ancien président de la République.
Guillaume Lambert, actuel préfet de Lozère et directeur de campagne de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2012, Philippe Briand, député UMP d’Indre-et-Loire et trésorier de campagne de l’ancien président français et l’avocat Philippe Blanchetier, impliqué dans le suivi financier de la même campagne, ont été présentés, ce vendredi, aux juges d’instructions et mis en examen pour usage de faux, escroquerie, recel d’abus de confiance et complicité de financement illégal de campagne électorale. Une décision qui intervient dans le cadre d’une enquête sur un vaste système de fausses factures, dit « affaire Bygmalion », qui aurait entaché la campagne de Nicolas Sarkozy pour la même présidentielle.
Au début de l’été 2014, suite aux déclarations, sur BFM-TV, de Jérôme Lavrilleux directeur-adjoint de campagne, l’enquête préliminaire a démontré que le montant des fausses factures était de 18 556 175,95 euros.
Stratégie du cours après moi que je t’attrape
Première conséquence immédiate de l’ évolution de la procédure, Le préfet Guillaume Lambert qui fut aussi directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur, va sans doute perdre son poste. Immédiatement après l’annonce de sa mise en examen, Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur a annoncé, dans un communiqué, qu’il allait proposer au président de la République de mettre fin à ses fonctions.
Dans le cadre de cette procédure, depuis le 1er octobre 2014, onze personnes sont déjà mises en examen et Nicolas Sarkozy est place, depuis le 1er avril dernier, sous le statut de témoin assisté.
Du coup, Nicolas Sarkozy cultive le doute sur sa candidature à la présidentielle de 2017. « Ce n’est pas obligatoire. Je suis revenu pour remettre de l’ordre dans ma famille politique et créer les conditions de l’alternance. On verra bien en 2016, au moment des primaires, lequel sera le mieux placé pour la présidentielle » a déclaré, le 2 avril dernier, l’ancien président de la République sur Europe 1, en ajoutant toutefois « Elle (NDRL. sa candidature) n’est pas impossible ». Difficile de distinguer la part de sincérité d’une stratégie de communication du genre cours après moi que je t’attrape, pour paraphraser Robert Pouret.
Dahmane Soudani
Repères
Les mises en examen
1er octobre 2014. Bastien Millot et Guy Alvès, ex–dirigeants-fondateurs de l’agence Bymalion –tous deux proches de Jean-François Copé- sont mis en examen pour « abus de confiance, faux et usage de faux et complicité d’escroquerie » et placés sous contrôle judiciaire.
1er octobre 2014. Franck Attal, ex-patron d’Event & Cie, la filiale événementielle de Bygmalion, est mis en examen pour « faux et usage de faux » et également placé sous contrôle judiciaire.
4 octobre 2014. Eric Cesari, ex-directeur général de l’UMP, Fabienne Liadze, ex-directrice des affaires financières de l’UMP, et Pierre Chassat, ex-directeur de la communication de l’UMP, sont mis en examen pour « faux et usage de faux et abus de confiance ».
4 décembre 2014. Catherine Vautrin, ex-trésorière de l’UMP est mise en examen pour
3 février 2015. Jean François Copé, ancien patron, controversé, de l’UMP est mis en examen pour abus de confiance
3 avril 2015. Guillaume Lambert, actuel préfet de Lozère et directeur de campagne de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2012, le député UMP Philippe Briand, député UMP et trésorier de campagne de l’ancien président français et l’avocat Philippe Blanchetier sont mis en examen pour usage de faux, escroquerie, recel d’abus de confiance et complicité de financement illégal de campagne électorale.
Le témoin assisté
1er avril 2015. Nicolas Sarkozy est placé sous le statut de témoin assisté. Il échappe ainsi à la mise en examen.
Rétroliens/Pings
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