Les grandes puissances et l’Iran sont parvenus, ce jeudi, à un accord cadre sur le nucléaire iranien.
C’est le président iranien, Hassan Rohani, en personne qui l’annoncé sur son compte Twitter. « Des solutions concernant les paramètres clés du dossier nucléaire de l’Iran ont été trouvées. La mise au point d’un accord final doit commencer immédiatement pour être terminée d’ici le 30 juin », éditait le chef d’État iranien.
En vertu de cet accord couvrant une dizaine d’années, l’Iran devra :
- se défaire de 13 000 de ses 19 000 centrifugeuses actuellement en activité ;
- démanteler un réacteur qui pourrait produire du plutonium ;
- accepter des inspections et des vérifications ;
- accepter la limitation et contrôle des recherches et des mises au point sur les centrifugeuses ;
- accepter de ne pas enrichir d’uranium a plus de 3,67 % pendant, au moins 15 ans, et ne pas construire de nouvelles installations d’enrichissement d’uranium.
Les sanctions internationales seront suspendues dès que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) aura constaté que Téhéran s’est soumis à toutes ses obligations. Elles pourraient être rétablies à tout moment, si la République islamique ne respectait plus ses engagements.
Cet accord cadre sera complété par un programme de mise en œuvre qui devra être finalisé d’ici le 30 juin 2015.
Satisfecit
Après la signature de l’accord, l’ambiance régnante était plutôt à l’optimisme.
« Aujourd’hui, nous, les États-Unis, de concert avec nos alliés et partenaires, sommes parvenus à un accord historique avec l’Iran qui, s’il est pleinement mis en oeuvre, empêchera ce pays d’obtenir l’arme nucléaire. », s’est réjouit le président Barack Obama en ajoutant à l’adresse des pyromanes de tout acabit : « Quand vous entendrez les inévitables critiques s’élever contre cet accord, posez une simple question : ‘Pensez-vous réellement que cet accord vérifiable, s’il est pleinement mis en oeuvre, avec l’appui des puissances de ce monde, est une option pire que le risque d’une nouvelle guerre au Proche-Orient? ».
La Russie a également salué l’accord, en spécifiant qu’il représentait une reconnaissance du droit « inconditionnel » de l’Iran à développer un programme civil, comme l’a toujours défendu le président Vladimir Poutine. Pour Federica Mogherini, haut représentante de la diplomatie européenne, ce sont de « Bonnes nouvelles ». Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, le Canada a salué les « efforts déployés ». Philip Hammond, chef de la diplomatie britannique estime que ces avancées peuvent constituer la base d’un « très bon accord ».
Les pyromanes désavoués
Cet accord représente « une bonne nouvelle pour le monde », plaide de son côté Wang Yi, ministre chinois des Affaires étrangères en plaidant pour une utilisation pacifique de l’énergie nucléaire. Enfin, Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies a tenu à souligner que « l’accord avec l’Iran contribuera à la paix et à la stabilité au Proche-Orient ».
Seul bémol à ce satisfecit généralisé, la tiédeur troublante de Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères. « Il y a eu un pas en avant, mais on n’est pas au bout du chemin » a déclaré le chef de la diplomatie française. Seul Israël a poussé le bouchon un peu plus loin en jurant qu’il continuera à faire pression contre un « mauvais accord ». Mais dans son extrémisme débridé, sur cette question au moins, Benyamin Netanyahou est lâché même ses soutiens les plus inconditionnels, les Etats-Unis et le Canada en tête. L’axe des pyromanes est usé et démasqué. Il n’a plus aucune emprise sur le cours des évènements.
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