L’infection Ebola du nom du virus qui la provoque est une pathologie grave, souvent mortelle chez l’homme. En dépit de l’amélioration des procédures de prise en charge, le taux de mortalité culmine toujours à 50%. Aux dernières nouvelles, ce virus qui sévit, actuellement en Afrique de l’ouest, a infecté 15 935 personnes et tué 5 689 d’entre elles. Le Libéria, Sierra Leone et la Guinée sont les pays les plus touchés par cette tragique poussée de la maladie.
Plus qu’un article ce texte est une fiche pratique à travers laquelle nous avons, en priorité, voulu fournir, des réponses aux questions que peuvent se poser des personnes confrontées à des situations d’urgence. L’ordre des chapitres répond à ce souci de promptitude et de clarté. La terminologie a été simplifiée jusqu’aux limites autorisées par la compréhension. Nos informations ont été essentiellement puisées sur le site de l’OMS.
MaghNord espère ainsi apporter sa modeste contribution à la prévention contre cette pandémie.
- Les symptômes
Premières manifestations
===> Fatigue fébrile (avec fièvre) à début brutal
===> Douleurs musculaires
===> Céphalée (mal de tête)
===> Mal de gorge
Deuxième étape de l’évolution de l’infection
===>Vomissements
===> Diarrhée
===> Éruption cutanée (apparition sur la peau de lésions ou de rougeurs)
===> Signes d’insuffisance rénale et hépatique (activités du foie)
===> Dans certains cas, hémorragies internes et externes (saignements des gencives, sang dans les selles…)
Résultats des examens cliniques
===> baisse de la numération leucocytaire (des cellules chargées de la défense immunitaire) et plaquettaire (cellules qui jouent un rôle important dans les phénomènes d’inflammation et de coagulation du sang).
===> élévation des enzymes (protéines accélérant les réactions chimiques de l’organisme) hépatiques.
- Comment se transmet le virus ?
===> Par le contact direct avec du sang
===> Par le contact étroit avec des sécrétions
===> Par le contact étroit avec des organes
===> À travers la peau lésée (comportant des lésions ou micro-blessures)
===> Par le contact étroit avec des liquides biologiques de personnes infectées y compris le sperme et le lait maternel
===> Par le contact étroit avec des surfaces ou des matériaux contaminés comme les draps, les oreillers, les vêtements…
===> Par le contact étroit avec des liquides biologiques d’animaux infectés comme des chimpanzés, des gorilles, des singes, des antilopes des bois des chauves-souris frugivores (qui se nourrissent de fruits) ou des porcs-épics, retrouvés malades ou morts.
Les rites funéraires (liés à la mort), mettant en contact une personne décédée du virus d’Ebola, avec ses proches sont des moments à très haut risque d’infection.
Les spécialistes de l’OMS pensent que les chauves-souris frugivores de la famille des pterpodidae sont les agents porteurs naturels du virus Ebola. Les primates s’exposent au virus Ebola en consommant les fruits déjà entamés par les chauves-souris.
Contagiosité des personnes atteintes du virus d’Ebola
Une personne atteinte du virus d’Ebola reste contagieuse tant que le virus est présent dans son sang et ses liquides biologiques. Le sperme peut continuer à transmettre le virus jusqu’à 7 semaines après la guérison clinique.
- Difficultés de diagnostic
Il peut être difficile de diagnostiquer l’infection au virus Ebola en raison des symptômes proches de ceux du paludisme, de la fièvre typhoïde ou de la méningite. Pour identifier cette pathologie, les médecins effectuent les investigations suivantes :
- titrage immunoenzymatique (ELISA) ;
- tests de détection par capture de l’antigène ;
- test de séroneutralisation ;
- transcription inverse suivie d’une réaction en chaîne par polymérase (RT-PCR) ;
- Microscopie électronique ;
- isolement du virus sur culture cellulaire.
Les échantillons, provenant des patients, présentent un risque de contamination extrême.
La période d’incubation –temps écoulé entre l’infection par le virus et l’apparition des premiers symptômes- est de 2 à 21 jours.
- Traitement de la maladie
===> La réhydratation de soutien par voies orale et/ou intraveineuse et le traitement des symptômes spécifiques améliorent les chances de survie.
===> Aucun traitement disponible n’a pour l’instant fait ses preuves contre la maladie due au virus Ebola.
===> une gamme de traitements potentiels, y compris des produits sanguins, des thérapies immunitaires et des traitements médicamenteux sont en cours d’évaluation.
===> Aucun vaccin homologué n’est encore disponible, mais on évalue actuellement l’innocuité de deux vaccins potentiels chez l’homme. Il s’agit de ChAd-Ebola pour lequel Swissmedic, l’Autorité de réglementation suisse pour les produits thérapeutiques, a approuvé les essais au sein de l’hôpital universitaire de Lausanne, fin octobre 2014 et du rVSV-ZEBOV qui doit être testé dans les hôpitaux universitaires de Genève.
- La prévention
===> En général :
- tant que faire se peut, éviter les lieux de propagation de l’épidémie ;
- se laver régulièrement les mains ;
- éviter les contacts avec les avec les personnes infectées ;
- éviter tout contact avec les chauves-souris frugivores et les primates infectés ainsi que la consommation de leur viande crue.
===> Dès la manifestation d’un cas d’infection il faudra :
- s’assurer d’une prise en charge rapide en évitant tout contact avec le ou les cas déclaré(s) ou suspecté (s) ;
- rechercher les personnes qui étaient en contact avec le patient et les soumettre à une observation rigoureuse ;
- s’efforcer rompre la chaine de transmission de la maladie en neutralisant ses sources et origines telles qu’énumérées dans la partie 2 ;
- Éviter tout contact avec les personnes infectées ou supposées l’être.
Une prise en charge précoce améliore les chances de survie du patient et préserve son entourage de la pathologie. Cette règle doit être respectée partout et pas uniquement dans les aéroports, comme on a tendance à le faire croire.
- Historique
La pathologie Ebola a été observée pour la première fois en 1976, dans deux villages africains différents. Il s’agit de Nzara, au Soudan et de Yambuku, en République démocratique du Congo. Le virus qui avait alors infecté 318 personnes et tué 280 d’entre elles, tire son nom de la rivière Ebola longeant le village Yambuku.
Selon l’OMS, cette première épidémie avait été circonscrite en raison de l’isolement des deux villages où elle s’était déclarée. Reste quand même la question de la simultanéité des deux premières flambées, si tant est on a toujours le droit de soulever des questions. Pour mémoire, rappelons que c’est, à cette occasion, que le Belge Peter Karel Piot avait identifié le virus responsable. Depuis, cinq espèces de virus dénommées Zaïre, Bundibugyo, Soudan, Reston et Forêt de Taï ont été identifiées.
Toujours selon l’OMS, la pandémie actuelle qui s’est abattue sur l’Afrique de l’ouest, depuis mars 2014, est plus ravageuse parce qu’elle a atteint les centres urbains. Elle est due à l’espèce Zaïre du virus.
Dahmane Soudani
Repères
Ebola. Situation de l’épidémie, selon le rapport de l’OMS du 21 novembre 2014.
Pays | Total des cas | Décès | |
Guinée | Confirmés | 1 745 | 998 |
Probables | 216 | 216 | |
Suspects | 86 | 00 | |
Total | 2 047 | 1 214 | |
Liberia | Confirmés | 2 669 | Données non disp. |
Probables | 1 750 | Données non disp. | |
Suspects | 2 663 | Données non disp. | |
Total | 7 082 | 2 963 | |
Sierra Leone | Confirmés | 5 152 | 1 058 |
Probables | 79 | 174 | |
Suspects | 959 | 35 | |
Total | 6 190 | 1 267 | |
Mali | Confirmés | ||
Probables | |||
Suspects | |||
Total | 6 | 6 | |
Nigéria | Confirmés | ||
Probables | |||
Suspects | |||
Total | 20 | 8 | |
Sénégal | Confirmés | ||
Probables | |||
Suspects | |||
Total | 1 | 0 | |
Espagne | Confirmés | ||
Probables | |||
Suspects | |||
Total | 1 | 0 | |
USA | Confirmés | ||
Probables | |||
Suspects | |||
Total | 4 | 1 | |
Totaux | 15 351 | 5 459 |
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