Tunisie. Présidentielle : premiers tirs de barrage

L’instauration de l’État Islamique, à l’est de la Libye, risque de changer la donne de cette élection.

En Tunisie, les résultats officiels de la présidentielles de dimanche dernier, sont finalement tombés. Comme annoncé initialement, Béji Caid Essebsi arrive en tête avec un report, sur son nom, de 39,46% des suffrages exprimé, devançant ainsi son poursuivant, Moncef Marzouki de 6,03 points. À eux seuls, ces deux poids lourds du paysage politique tunisien ont décroché 72,89% des suffrages exprimés.

Le report des 27% des voix obtenues par les autres candidats et la mobilisation possible d’une partie des 35,4% des électeurs qui ne se sont pas exprimés, au premier tour, donnent au second tour, des contours très erratiques. Outre ces deux inconnus, Hamma Hammani, le candidat de la gauche tunisienne, arrivé en troisième position au premier tour, a de forte chance d’être le véritable arbitre du second tour.

Entre les deux finalistes, les hostilités et les ralliements ont déjà commencé. Alors que Moncef Marzouki, qui sera sans doute soutenu par la coalition Ennahda, CPR et Courant démocratique, agite le spectre de l’instabilité en cas d’élection de Béji Caïd Essebsi, par la voix de Samir Taleb, son secrétaire général, le parti El Masar apporte son soutien au candidat de Nida Tounès.

Le problème pour Moncef Marzouki est que beaucoup de Tunisiens redoutent que sa candidature soit un sas possible pour le retour des fondamentalistes au pouvoir. La très récente instauration de l’État Islamique dans la ville de Dema à l’est de la Libye à de très forte chance de mobiliser le camp de la modernité ; ce qui profitera à la candidature de Béji Caïd Essebsi.

Les résultats du premier tour en chiffres