Les personnes à faible risque et fortunées sont sa clientèle prioritaire, mais la banque californienne pourrait bien mettre la clé sous le paillasson.
First Republic Bank (7 200 salariés et 212,6 milliards de dollars d’actifs en 2022), la banque commerciale et fournisseur de services de gestion de patrimoine, ciblant les personnes à faible risque et fortunées, basée à San Francisco et présente dans 11 états américains dont New York, le Massachussetts, la Floride et bien évidemment la Californie, est, à son tour dans la tourmente.
Aux craintes suscitées par la faillite de Silicon Valley Bank (SVB) et la Signature Bank, la semaine dernière, se sont ajoutées des attaques contre les actions de la banque californienne, pendant plusieurs jours, et une notation sévère attribuée, hier mercredi, par l’agence de notation S&P Global Ratings, réduisant « les obligations de la banque au statut de pacotille », selon la formule utilisée par The Wall Street Journal.
Sauvetage par les plus grandes banques
Dès lors, la First Republic Bank était prise en étau entre les retraits massifs de capitaux et la vente frénétique des actions par les investisseurs qui voulaient s’en débarrasser au plus vite. Résultat des courses : les actions de la banque des personnes fortunées ont baissé d’environ 60% cette semaine. Sa capitalisation boursière est passée de 21 milliards de dollars le 8 mars, lorsqu’avait commencé à pointer du nez la crise de la SVB, à environ 5 milliards.
Bien que la taille de cette banque ne pèse pas très lourd dans le système financier américain, désormais la crise peut affecter le système bancaire dans sa totalité et provoquer des vagues de panique aux effets désastreux.
Pour éviter un tel scenario, cinq grandes banques américaines, planchent sur un plan de sauvetage de la First Republic Bank aux côtés du régulateur, la Federal Deposit Insurance Corporation des États-Unis (FDIC). Ainsi les groupes JPMorgan Chase & Co., Citigroup Inc., Bank of America Corp. et Wells Fargo & Co. pourraient injecter 5 milliards de dollars chacun dans la banque californienne. Morgan Stanley et Goldman Sachs Group Inc., ainsi que les banques régionales américaines. Bancorp, PNC Financial Services Group Inc. et Truist Financial Corp. donneraient également un coup de pouce. Dans un premier temps, la participation à ce sauvetage pourrait s’élever à 25, voire à 30 milliards de dollars.
Selon Reuters, citant deux sources proches du dossier, Janet Yellen, la secrétaire américaine au Trésor s’est personnellement impliquée dans ce plan de sauvetage aux côtés de Jerome Powell, président des gouverneurs de la Réserve fédérale et de James Dimon PDG de JPMorgan Chase & Co.
En fait beaucoup de ces banques ont bénéficié des retraits effectués au niveau de First Republic Bank qui, en retour, profite d’un traitement de faveur très particulier.
Dahmane SOUDANI
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