Si le mouvement qui affecte le New York Times et le plus visible et le plus médiatisé, ce journal n’est pas le seul à être affecté par la vague de mécontentement.
Alors que le quotidien new-yorkais (9 millions d’abonnés) pourrait réaliser, en 2022, un bénéfice oscillant entre 320 et 330 millions de dollars et que l’inflation sur l’année en cours, sera sans doute autour de 7,4% aux USA, la demande des salariés d’une augmentation de 10% a été suivie d’une fin de non-recevoir. La proposition des salariés compenserait, selon, la journaliste financière et représentante syndicale, Stacy Cowley, les augmentations non perçues au cours des deux dernières années. De son côté, le rédacteur en chef adjoint Cliff Levy affirme que l’entreprise avait, lors de la séance de signature du contrat collectif, proposé d’augmenter les salaires de 5,5 % ; une première augmentation qui sera suivie d’une hausse de 3 % en 2023 et 2024.
Outre les salaires, les personnels ont également formulé des revendications sur le travail à distance et le système d’évaluation qui, selon les syndicats serait vulnérable aux préjugés raciaux.
La dernière grève remonte à 41 ans
Les négociations collectives autour des salaires et des conditions de travail trainent en longueur depuis des mois ; une situation qui a exaspéré les syndicats et les salariés. La grève de ce jeudi est la première à intervenir, à l’occasion de négociations contractuelles depuis 1981. Rappelons que la grève la plus dure est celle de 1978 qui a duré 88 jours avec suspension de la publication.
Le quotidien a malgré tout pu sortir son édition de ce jeudi en s’appuyant sur du personnel international et les professionnels non syndiqués.
Pour autant, le mouvement de contestation dans la presse n’affecte pas que le N.Y. Times. Au Texas, les journalistes de Fort Worth Star-Telegram, sont à leur deuxième semaine de grève pour des raisons salariales et « d’autres politiques ». « Pensez que les informations sont sombres, vous devriez voir nos salaires », arbore sur une pancarte, une des grévistes. Une formulation qui en dit long sur le malaise au sein de la presse. Les journalistes du Fort Worth NewsGuild leur ont emboité le pas, depuis lundi dernier.
Il semblerait, en outre, que ce durcissement du mouvement social dans la presse s’accompagne d’une forte évolution des taux de syndicalisation y compris à travers l’émergence de nouveaux syndicats.
La grogne pointe du nez également au sein de CNN et du média numérique BuzzFeed qui, sur fond de marasme économique, réduisent leurs effectifs.
D. S.
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