Aucun des deux partis n’aura de confortable majorité. C’est la seule certitude de ces élections de mi-mandat. Pour le reste tout est possible.
Au sein de la Chambre des représentants, les démocrates réduisent encore l’écart. À présent, ils totalisent 201 sièges alors qu’à 211 élus, les républicains font du surplace. La majorité est de 218 sièges. Avec un écart aussi réduit et la remontée, pour le moins fulgurante, des démocrates, tout devient possible.
Côté sénatoriales, dans l’État de l’Arizona, Mark Kelly, le sénateur démocrate sortant est déclaré vainqueur du scrutin de mardi dernier. L’ancien astronaute et officier de l’US Navy enchaine ainsi avec un deuxième mandat de six ans celui-là ; son premier succès de 2020, étant le résultat d’une élection partielle n’a duré que deux ans. Ainsi, après avoir éliminé la républicaine Martha McSally, il y un peu plus de deux ans, Mark Kelly vient de battre Black Masters du même parti.
Mais ce n’est pas l’aspect le plus important. Tant s’en faut ! En remportant cette deuxième victoire, l’élu démocrate vient de mettre son parti sur le même pied d’égalité que le Parti républicain : 49 élus pour chacune des deux formations politiques. Pour rappel, au Sénat, la majorité est à 51 sièges.
Le Nevada sous les projecteurs
Le deuxième round des sénatoriales dans l’État de Géorgie étant prévu pour le 6 décembre prochain, tous les regards sont, à présent tournés vers la fin du dépouillement des urnes dans le Nevada où le challenger républicain Adam Laxalt devance, d’une courte tête, la démocrate sortante Catherine Cortez Mastro.
Si la sénatrice démocrate réussissait à coiffer son challenger sur le poteau, le Sénat serait de nouveau sous le contrôle des démocrates et ce, quels que soient les résultats obtenus dans l’État de Géorgie. Et pour cause, dans son article 1er section 3 alinéa 4, la constitution des États-Unis dispose : « Le vice-président des Etats-Unis sera président du Sénat, mais ne disposera pas du droit de vote, à moins d’égal partage des voix du Sénat ».
Ce tie-breaking votes, comme disent les américains – brisure de votes serrés- ne joue pas que pour l’obtention de la majorité des sièges, mais pour dépasser tous les blocages résultants de votes qui se neutralisent.
À ce titre, en un peu plus de deux ans, la démocrate Kamala Harris, actuelle vice-présidente démocrate, a eu recours 26 fois à cette procédure, se hissant ainsi à la 3e position de l’histoire des États-Unis, après le démocrato-républicain John C. Colton vice-président de 1825 à 1832 (31 fois, sous John Quincy Adams puis Andrew Jackson) et le fédéraliste John Adam, vice-président de 1789 à 1797 (29 fois, sous George Washington).
Cela dit, quels que soient les résultats de ces élections de 2022, l’équilibre sera fragile et la moindre partielle pourrait, à tout moment changer la donne.
Dahmane SOUDANI
Votre commentaire