Poutine est un tueur vidé de son âme, selon le président des États-Unis Joe Biden qui répondait, hier mercredi, à la question d’un journaliste d’ABC. « C’est celui qui dit qui est (NDLR. l’est) », lui répond ce jeudi, le président de la Fédération de Russie, lors d’un échange à distance avec les leaders d’opinion de Crimée.
C’est à ce jeu de ping-pong que se livrent, depuis deux jours, les dirigeants des deux superpuissances, comme si la trivialité, pour se convaincre qu’on est fort, était le seul souci de l’humanité.
À son corps défendant, Vladimir Poutine était contraint de réagir à une attaque personnelle sans précédent dans l’histoire des relations entre les deux pays.
Le répertoire choisi par le président russe pour formuler sa réplique n’est pas anodin. Tant s’en faut ! Faisant référence à des souvenirs d’enfance, le président Poutine confie : «Lorsque nous nous disputions les uns avec les autres, on disait : c’est celui qui dit qui est », en ajoutant que « ce n’est pas juste une formule d’enfants et une plaisanterie, il y a là un sens psychologique profond ».
Au-delà de cet effet miroir, véhiculé par le contenu explicite de la réplique de Poutine, celle-ci se présente comme un message à contenu multiple. La référence à l’enfance, en dépit de tous les bons sens que celle-ci peut générer, est surtout une façon de signifiait à l’adresse de son homologue américain que les relations entre États, c’est tout, sauf une cour de récréation.
Et le président russe d’insister : « Mais lorsque nous évaluons d’autres personnes, ou même d’autres États ou d’autres peuples, on dirait que c’est toujours comme si nous nous regardions dans le miroir et nous nous y voyons. Parce que nous faisons peser sur quelqu’un d’autre ce que nous respirons nous-mêmes, ce que nous sommes en réalité ».
Il ne fallait pas plus à la presse russe pour rappeler au président américain son rôle dans l’invasion, en 2003, de l’Irak et dans l’intervention américaine en Syrie en dehors de tout cadre juridique.
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