Le président français évoque une deuxième vague de la pandémie alors que les nouveaux foyers n’ont rien à voir avec les premiers. Ils se situent à une distance équivalente à celle qui sépare Alger de Berlin.

Lors de son entretien le 14 juillet dernier, avec Léa Salamé et Gilles Bouleau, le président Emmanuel Macron a déclaré, à propos de la covid-19 : « Et nous avons vécu ce que peuvent être, aussi, les controverses entre les scientifiques. Il n’y a pas une ligne ou une doctrine. Il y a ceux qui vous disent, fermes, il n’y aura pas de deuxième vague. Il y a ceux qui vous disent, elle est pour bientôt et c’est sûr. Ce que je vois… ce qu’on voit, c’est qu’il y a des pays où ça repart très fort, les États-Unis d’Amérique par exemple. Il y a dans beaucoup de pays voisins des indices, une remontée… ». Il est vrai que le 13 juillet, la veille de cet entretien, le pays de l’Oncle Sam était accablé par un lourd bilan quotidien de 65 789 cas. On y avait même enregistré 72 278 cas le10 juillet. Allez, j’ajoute un nouveau point au locataire de l’Élysée. Le bilan quotidien d’hier, vendredi fait état de 74 987 cas.
Une baisse de 89 à 95% dans les premiers foyers
Pour autant, il n’y a pas de seconde vague, comme le laisse entendre le président Macron, pour la bonne et simple raison que les foyers ne sont pas les mêmes.
Petit rappel historique. Aux États-Unis, les deux premiers cas ont été révélés dans l’État de Washington -dans le comté de Snohomish- le 20 janvier 2020 et le deuxième et à Chicago dans l’Illinois, le 24 du même mois. Les deux personnes porteuses du virus rentraient d’un voyage de Wuhan en Chine, foyer historique de la covid-19, mais très vite, c’est le nord-est du pays, entre Philadelphie en Pennsylvanie et Boston dans le Massachussetts, qui devient l’épicentre de la pandémie aux USA. En clair, la cité de New York et sa banlieue, le New Jersey, le Connecticut et l’est du Massachussetts. À l’ouest, l’épidémie s’est également installée en Californie et à Washington.
Reste que depuis, la situation a beaucoup évolué dans ces foyers, principalement ceux de l’est du pays.
La 13 juillet, la veille de l’entretien, accordé par le président Macron aux deux journalistes, il n’y avait plus que 665 cas quotidiens dans l’État de New York contre 11 661 le 15 avril et la tendance à la baisse est régulière depuis le 12 mai. Dans le Connecticut, le même jour, le bilan quotidien était de 233 cas après trois jours d’accalmie totale, pour 2 109 cas le 22 avril 2020 et la baisse est quasi-constante depuis le 1er mai. Dans le New Jersey, seuls 451 cas ont été constatés contre 4 338 le 16 avril et la tendance est quasi-régulièrement baissière depuis le 3 mai. Dans le Massachussetts, on ne signalait que 230 cas contre 4 338 cas le 16 avril et la tendance est régulièrement à la baisse depuis le 2 juin.
Comme il est aisé de le constater, dans ces États, le décrochage se situe dans une fourchette allant de 94,7% à 88,9%.
La nouvelle flambée affecte les États qui font du déni de réalité
À l’Ouest, dans les États de Californie et de Washington, il n’y a jamais eu de baisse, mais une tendance haussière régulière dans le premier État et une évolution, un peu en dent de scie dans le deuxième.
Dans ces premiers, foyers, ça ne « repart pas très fort », avec le sous-entendu de deuxième vague, comme le suggérait Emmanuel Macron.
Alors d’où vient la flambée qui affecte ce pays depuis le 2 juillet dernier ? Elle est essentiellement alimentée par les cas des États du Texas, Floride, Californie, Alabama, Arizona, Géorgie, Tennessee, Caroline du Nord et de Louisiane. Autrement dit des États du sud et la Californie. Mis à part ce dernier État, ce sont tous des Red States autrement dit conservateurs qui a défaut de minimiser l’ampleur de la crise sanitaire en cours, ont fait dans le déni de réalité. Ce qui n’est pas sans rappeler quelques exemples tragiques du Vieux Continent.
La fausse neutralité de Macron
À eux seuls, ces neuf États représentent 60% des 74 987 cas recensés vendredi dernier. Or la distance qui sépare Austin, la capitale du Texas de New York correspond à celle entre Berlin et Alger ; à peu près le même parcours sépare Tallahassee, la capitale de la Floride de New York. À la seule différence que dans le contexte américain, ça se passe sous le même drapeau. Pour peu qu’on sorte des approximations et des vues de l’esprit, l’observation fine et rigoureuse montre que le nouveau pic enregistré aux États-Unis n’est pas généré par les premiers foyers. L’idée d’une deuxième vague est donc une fumisterie aux relents douteux.
Le président Macron veut donner l’impression d’être neutre dans ce qu’il appelle la « controverse entre scientifiques ». En réalité, il ne l’est pas. Le « Ce que je vois… ce qu’on voit », est un révélateur sémantique de son intention de faire de faire de l’illusion d’une deuxième vague une évidence. Sa déclaration s’inscrit dans une démarche idéologique qui, à présent n’hésite pas à accabler des scientifiques -pour des raisons sonnantes et trébuchantes- qui font simplement rigoureusement leur travail. Sauf que c’est suicidaire pour un politique qui nourrit des ambitions aussi importantes de s’attaquer frontalement à une personnalité comme le Pr Raoult qui, à juste titre, jouit d’une très grande popularité.
Dahmane SOUDANI
Il est génial Macron ! comme tout banquier, c’est un parasite et comme tout parasite il ne sait que vivre au dépend de sa victime (en association) ou se suicider en la tuant. Il a clairement choisi le suicide en nous entraînant dans sa mort.