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France. Présidentielle : de la culpabilisation de l’électeur

Pour les marionnettistes, dans le cas d’une bérézina électorale, le coupable est tout désigné. Abstentionniste ou votant : c’est l’électeur.

 Si Marine le Pen était élue, ça serait une véritable catastrophe pour la France et une très grave débâcle politique pour tout républicain sincère. En bons aiguilleurs de bourreaux, certains média désignent déjà les victimes potentielles de l’éventuel accès à la magistrature suprême -monarchie présidentielle de surcroît- de la candidate du parti d’extrême droite à savoir : le Maghrébin et l’Africain de couleur.

Les victimes sont déjà désignées

Si, en la matière, le Front national et ses satellites ne s’embarrassent point de détails, en mettant en joue ces deux cibles, directement ou indirectement, une partie de la presse prépare déjà l’opinion publique à d’éventuelles exactions dont pourraient être victimes les Maghrébin et les Noirs africains et/ou les Français ayant des originaires africaines dans le cas de l’élection de Mme Le Pen. Il ne reste qu’à préparer l’échafaud. C’est aussi une façons de dire aux futurs bourreaux maquillés en administrateurs : pour ces deux catégories on s’y attendait, mais n’allez pas au-delà. C’est clairement le travail que font, en toute impunité, certains gourous des plateaux de télévision, depuis, déjà de nombreuses années.

Tout monde sait qu’il n’y a pas que les Africains (Magrébins et Sub-sahariens) qui sont dans le collimateur du parti d’extrême droite, mais d’aucuns semblent être animés par une sorte de volonté consistant à endiguer la haine de ses sbires et de la focaliser sur les groupes issus de ces régions. « Les victimes des exactions possibles sont prédestinées à ce type de traitement et toutes les façons, on pourra toujours utiliser l’émotion soulevée, non pas pour éradiquer la violence et les sévices racistes et xénophobes, mais juste pour les endiguer un peu plus », serait l’espoir secret et la manière de certains de s’accommoder du Front national au pouvoir. En clair faire du FN un sous-traitant zélé à l’image de Daech et d’al-Nosra en Syrie et en Irak, mais, certes avec d’autres missions. Mais du point de vue de ces mêmes milieux, ce n’est pas le meilleur scénario. Car, après tout, l’instrumentalisation du FN, au pouvoir, n’est pas acquise d’avance. Il y a peut-être mieux à faire !

Éliminer les empêcheurs de tourner en rond

Tout le monde sait que des forces extrêmement puissantes, connectées à des sphères du pouvoir en France, ont tout fait pour que le deuxième tour se joue entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Le but de la manœuvre étant d’installer ce dernier à l’Élysée en agitant la peur de l’extrême. Pour y parvenir, il fallait éliminer les candidats pouvant fausser ce jeu. Or plus on avançait vers le premier tour et plus il apparaissait que les empêcheurs de tourner en rond étaient Jean-Luc Mélenchon et François Fillon. Pour le premier la recette était facile : il fallait benoîtement maintenir Benoît Hamon –lequel du reste n’avait aucune chance de succès- et ainsi éparpiller l’électorat de gauche et le tour, le seul vrai tour, est joué. Cette recette ne pouvant pas être appliquée à François Fillon, on a alors mis en place une sorte chasse à courre dans laquelle le sort du « gibier » devait être confié à la meute ; les veneurs ne pouvant pas avancer à visage découvert –encore heureux !-. François Fillon n’est sans doute pas blanc comme neige, mais on voulu lui faire supporter les tares d’un système quasiment institutionnalisé et dans lequel certains de ses détracteurs eux-mêmes étaient directement impliqués.

Le président François Hollande a, lui même, participé au jeu de massacre visant Jean-Luc Mélenchon. On se rappellera de ses phrases assassines lorsque le candidat de la France insoumise a commencé à conforter sa position dans les intentions de vote. « Cette campagne sent mauvais » « Il peut exister chez les Français la tentation d’abattre le ou les favoris du scrutin » figurent au florilège des déclarations du locataire sortant de l’Élysée qui n’a toutefois pas omis d’ajouter : «Je considère que la politique a besoin de renouvellement ». La messe est dite !

Plomb dans l’aile, chasse à courre et deus ex machina

Chasse à courre d’un côté, du plomb dans l’aile de l’autre, ce sont donc là les recettes appliquées par l’establishment à deux des candidats les plus en vue pour les écarter de la course et ainsi donner des ailes à son deus ex machina. Malgré tout, au départ, les mentors d’Emmanuel Macron ne lui faisaient qu’une confiance relative.

En règle général, l’establishment préfère s’appuyer sur des formations politiques ou des groupes constitués aux évolutions moins erratiques, considérant, par principe que le contrôle d’une personne à ce niveau du pouvoir reste très aléatoire et que le risque de reniement est très élevé. L’exemple de Donald Trump a, semble-t-il, fait évoluer le curseur. Et aujourd’hui, l’on considère, à juste titre qu’il est plus facile d’aiguiller une personne « solitaire » qu’un parti politique, même s’il est idéologiquement et structurellement acquis à la cause. C’est à partir du moment où, contraint et forcé, Donald Trump a commencé à prendre des décisions allant à contresens de ses promesses électorales qu’on a commencé à rendre publique les affaires impliquant François Fillon et son épouse. Emmanuel Macron pouvait alors prendre son envol son autonomie est, somme toute, très limitée.

Si l’on désembue, ne serait-ce qu’un tant soit peu, le rétroviseur, l’élimination de candidats gênants pour le système en place ou tout simplement pour des rivaux par des moyens peu recommandables a toujours eu cours. Childebert 1er (497-558) et Clotaire 1er (498-561), les enfants de Clovis et Clotilde n’ont-il pas commandité le meurtre Théobald et Gontaire, les des deux fils ainés de leur propre frère –de père et de mère- Clodomir (495-524) pour empêcher la succession par filiation directe ? De leur côté, les fossoyeurs de chaque dynastie se sont arrangés pour organiser l’extinction de sa descendance.

 Des moyens de manipulation gigantesques et une démocratie décaféinée

Mais c’était un autre temps et d’autres enjeux nous dira-t-on. Ce qui est tout à fait vrai car les manœuvres mises en place aujourd’hui, plus particulièrement en 2017, pour disqualifier un ou des candidats ont atteint des niveaux jamais égalés par le passé. L’élimination de candidats potentiellement gênant a atteint des niveaux inimaginables impliquant une stratégie médiatique concertée et les plus hautes sphère du pouvoir, voire-au-delà. Ce qui suggère clairement l’idée d’une stratégie qui va au-delà des frontières de l’Hexagone donc associant des acteurs extérieurs. Or, éliminer des candidats en usant de procédés aussi douteux, c’est clairement les extraire à la sanction positive ou négative du suffrage universel et donc vider la démocratie de son essence-même, décaféinée.

L’électeur coupable par défaut

Certains procédés ont mis en évidence un acharnement politico-médiatico-judiciaire implicitement ou explicitement ou concerté et ciblant un candidat, dans le but évident de l’écarter du processus électoral au profit de l’un de ses adversaires.

Cette nouvelle problématique est sujette, au moins à deux questions qui reviennent régulièrement dans les propos des citoyens.

  1. Est-il possible de continuer à jouer à ce simulacre de démocratie ou faut-il trouver un moyen d’en finir avec. Si oui, lequel ?
  2. Dans le cas d’un dérapage électoral entrainant l’élection de la candidate de l’extrême droite, qui sera comptable de cette situation ?

Si la réponse à la première question demande un peu plus de recul, le traitement de la seconde semble déjà avoir été tranché par les mêmes milieux qui nous ont mis devant ce dilemme, d’un deus ex machina qui veut « marcher » sans nous dire vraiment vers quel cap et de la régression absolue avec l’extrême droite, une sorte d’intégrisme en tenue civile : c’est à l’électeur d’endosser cette responsabilité. Non messieurs l’électeur n’est redevable qu’à sa conscience, mais c’est vous qui prenez la lourde responsabilité d’avoir livré l’avenir de la France à toutes les incertitudes y compris les plus sombres.

Dahmane SOUDANI

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