France. Les communistes se sentent insultés par la comparaison osée par François Hollande

Cette sortie du président français risque de provoquer des remous, y compris, dans les rangs du Parti socialiste.

Sa « vérité » ne fait pas l’unanimité (photo Dahmane Soudani)

« Madame Le Pen parle comme un tract du Parti communiste des années 1970. Parce que c’est ça en réalité, pensant qu’on peut fermer les frontières qu’on peut nationaliser les industries qu’on peut sortir un certain nombre de capitaux de notre pays sans qu’il y ait de risque. Donc, quand elle parle comme le Parti communiste ; ça parle dans cette région là…. Parce que ça a été une région, encore aujourd’hui, influencée par le Parti communiste, sauf que le Parti communiste, il ne demandait pas qu’on chasse les étrangers, ne demandait pas qu’on fasse la chasse aux pauvres, parce que même les pauvres finissent par penser qu’il y plus pauvres qu’eux qui leur prennent le peu qu’ils ont. Le Parti communiste avait encore un certain nombre de principes ; là, en l’occurrence, madame Le Pen, elle parle comme le Parti communiste des années 1970 avec, aussi, les mêmes références que son propre père quand il s’agit de montrer que c’est l’étranger, que c’est l’Europe, que c’est le Monde. Si on fermait les frontières, parce que là, le Pas-de-Calais, c’est à côté de la Belgique ; le Pas-de-Calais, c’est un département qui est ouvert à l’Europe ; si on fermait les frontières, mais ça serait pire encore. » C’est en ces termes, pour le moins surprenants, que le président français François Hollande s’est aventuré, hier dimanche, sur le plateau de Canal+ à comparer le Parti communiste français au Front national ; en clair entre, d’une part, un parti de résistants qui place la solidarité nationale et internationale, une redistribution plus équitable de la valeur ajoutée, la défense des causes justes de par le Monde au cœur de son action… et, d’autre part, un parti prêt à élever la discrimination au rang de l’idéologie d’État, qui méprise les gens modestes à l’exception de leurs bulletins de vote, qui a soutenu les guerres coloniales les plus injustes en justifiant toutes les exactions qui leur étaient associées…

« Trahison »

Cet égarement du président français lui déjà attiré la foudre du Parti communiste qui, par la voix de Pierre Laurent, exige « des excuses publiques ». « C’est la seule chose que le président de la République a trouvé à répondre à des électeurs qui lui disaient leur désarroi, dans un reportage et qui dénonçaient des trahisons par rapport à ses promesses de 2012. Je rappelle au président de la République que dans les années 1970 dont il parle, la gauche à l’époque, elle avait un programme, un programme commun qui était un programme de gauche et qui était même un programme commun entre les communistes et les socialistes qui a d’ailleurs permis la victoire de 1981 de la gauche de l’époque », assène le secrétaire national du Parti communiste sur le plateau de France 2.

« Dans la gauche à l’époque on n’hésitait pas à dire des choses auxquelles, le président de la République a, aujourd’hui, totalement renoncé. D’une certaine manière, cette déclaration est un aveu qu’il a aujourd’hui décidé de tourner le dos à ses électeurs plutôt que de répondre à leurs urgences sociales », ajoute Pierre Laurent.

« Son propos est d’une totale bassesse et indigne d’un président élu, aussi, par les communiste », s’insurge par ailleurs Jean-Luc Mélenchon. De leur côté d’anciens ministres communistes disent se sentir « insultés » par cette « comparaison aussi odieuse qu’absurde ».

Cette sortie du président français sera, sans doute, très mal vécue, y compris, au sein du Parti socialiste.