Une telle initiative pourrait conduire à la mise en place d’une agence onusienne d’investigation sur le financement du terrorisme.
Les terroristes détruisent les villes, les villages, les commerces. Ils démolissent les lieux de culte, les édifices traditionnels, les patrimoines culturel et historique. Ils agressent, torturent, mutilent, violent et assassinent et enfants, femmes, hommes, vieillards, handicapés, personne n’est épargné. Et plus ces hordes de comprachicos d’un autre âge font souffrir leurs victimes et plus ils éprouvent une forme de jubilation qui a pulvérisé les limites de toute décence.
Et ce fléau ne faiblit pas. En dépit de sa déroute en Irak, l’EI continue à attirer des apprentis tueurs et à en croire le président Assad, interviewé, dernièrement, par le quotidien suédois Expressen, ce sont les Djihadistes venus des pays scandinaves qui sont en passe de prendre les commandements de toutes les unités de l’EI. Déjà fin mars dernier, le président syrien avait déclaré que depuis le début les frappes aériennes en Syrie, de la coalition dirigées par les Etats-Unis, le 23 septembre dernier, les rangs des formations terroristes drainent quelque mille djihadistes par mois.
Les pourvoyeurs de fonds devront répondre de leurs actes
Au début de l’année en cours, la CIA estimait à 30 000 le nombre de combattants agissant sous la bannière de l’EI.
Pour vivre, s’entrainer et combattre, tout ce beau monde a besoin d’une logistique et de moyens financiers importants. On a beau évoquer les ressources tirées de la contrebande du pétrole du nord de l’Irak le compte n’y est pas.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a, à plusieurs reprises condamné le terrorisme et appelé les états membres à éradiquer les filières de son financement. Or c’est là que réside le problème. Qui réellement alimente le nerf de la barbarie ? Quelle est l’origine des fonds qui font marcher la machine à tuer ? D’où proviennent-ils et par quelles filières transitent-ils ?
Au lieu d’être dans une attitude sollicitation, le Conseil de sécurité aurait été inspiré de mettre en place une enquête avec un agenda précis pour démasquer les organisations et les pays pourvoyeurs de fonds, ceux font preuve d’une sollicitude sonnante et trébuchante à l’égard du terrorisme. Ensuite, il faudra imposer de sévères sanctions aux coupables quelle que soit leur rang. Outre les sanctions, cette enquête pourrait, par exemple, conduire à la mise en place d’une agence onusienne d’investigation sur le financement du terrorisme.
L’absence de mesures énergiques dans cette direction sera pour le moins troublante. Il est vrai que les victimes arabes et/ou musulmanes ne soulèvent aucune émotion –il n’y ont pas droit- et d’aucuns ont même trouvé que le groupe an-Nosra « faisait du bon boulot » en Syrie.
Dahmane Soudani
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