Près 50 pays souhaitent être membres fondateurs de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures
Après l’industrie et les technologies, la Chine teste son attractivité dans le domaine de la finance et fait mouche. Le 24 octobre 2014, la veille de la tenue, à Pékin, du forum intergouvernemental Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC), les dirigeants chinois ont annoncé la création de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII) ; une idée chère au président Xi Jinping. Le capital initial de cette nouvelle institution financière devrait s’élever à 50 milliards de dollars, essentiellement fournis par Pékin, mais comme cette banque se veut une institution multilatérale ouverte, les dirigeants du pays nourrissaient l’espoir que les contributions des autres États permettent de doubler cette mise pour atteindre les 100 milliards de dollars.
« Assumer ses responsabilités internationales »
Comme l’a encore rappelé, ce mardi, Hua Chunying, la porte-parole du Ministère chinois des Affaires étrangères, Pékin n’a jamais caché son ambition « d’assumer davantage ses responsabilité internationales » à travers cette initiative ; une idée qui n’est pas du goût de tout le monde. Qu’importe ! Rien que pour le protocole de création, il y avait déjà 21 pays signataires.
La Chine a fixé le délai de dépôt de dossiers de pays membres fondateurs au 31 mars courant et en dépit des pressions –peu discrètes d’ailleurs-, au total, 46 pays ont répondu présent. Au 31 mars 2015, les demandes de 30 pays ont été, par ailleurs, approuvées. Les autres requêtes seront examinées avant le 15 avril prochain.
Réticents au départ, les États-Unis ont fini par admettre qu’ils doivent coopérer avec la BAII. Reste qu’il est pour le moins étonnant que des pays qui, comme l’Algérie, disposent d’importantes réserves en devises -en dépit de la dramatisation de la baisse du prix du brut- n’aient pas profité de cette opportunité.
Les membres fondateurs disposeront de pouvoirs de décisions et de mise en place des règles de fonctionnement. Les pays qui intègrent la BAII après la date du 31 mars courant, auront un simple droit de vote.
Repères
Les 21 pays signataires du protocole de création.
La Chine, Bangladesh, Birmanie, Brunei, Cambodge, Inde, Kazakhstan, Koweït, Laos, Malaisie, Mongolie, Népal, Oman, Ouzbékistan, Pakistan, Philippines, Qatar, Singapour, Sri Lanka, Thaïlande et le Vietnam.
Les pays qui ont introduit une requête avant le 31 mars 2015
L’Allemagne, Arabie Saoudite, Australie, Autriche, Brésil, Corée du Sud, Danemark, Egypte, Espagne, Finlande, France, Géorgie, Hong-Kong, Indonésie, Italie, Luxembourg, Myanmar, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Royaume-Uni, Russie, Suède, Suisse, Tadjikistan, Turquie.
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