Le talentueux journaliste s’attire la foudre du Conseil supérieur de l’audiovisuel, mais se résigne pas.
« Je suis sanctionné pour avoir fait mon métier. On ne me fera pas taire. Je continuerai à aller chercher la vérité. Réveillons nous. » C’est le signal d’alarme donné par Jean-Jacques Bourdin, le célèbre animateur de Bourdin-Direct sur BFMTV-RMC sur son compte Twitter. Sous la forme d’une mise en demeure, signifiée à ces deux groupes audiovisuels, le couperet du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) est tombé sur activité professionnelle du journaliste, suite à son entretien du 16 février dernier avec Roland Dumas, ancien ministre des Affaires étrangères et ancien président du Conseil constitutionnel.
Le gendarme de l’audiovisuel reproche au talentueux journaliste d’avoir évoqué l’influence juive sur le Premier ministre français, Manuel Valls. « Le Premier ministre est-il sous influence juive ? », avait, en particulier, osé questionner Jean-Jacques Bourdin. Péché de lèse-majesté ! « Probablement, je peux le penser » avait alors rétorqué, avec doigté, l’ancien ministre de François Mitterrand ; Une réponse très diplomatique pour ne pas dire autre chose et qui en dit long sur l’état de la liberté d’expression en France.
Apparemment, en la matière, les précautions d’usage prises par Roland Dumas n’étaient pas de nature à satisfaire les exigence du CSA qui considère que « la réponse qu’une telle question tendait à provoquer, dans le contexte de cet échange, et la formulation-même de cette question, relative au Premier ministre, étaient de nature à banaliser et à propager des comportements discriminatoires ».
L’autocensure est l’antichambre de la censure
Cette sortie du CSA est d’autant plus étonnante que la question du journaliste ne portait pas sur un élément pouvant constituer une rupture avec la norme (nouveauté) et donc susceptible de représenter une information, mais sur une redondance. En effet dans un entretien accordé par Manuel Valls lui-même à Radio Judaïca Strasbourg, le 17 juin 2011, il avait lui même déclaré : « Par ma femme, je suis lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël ». La vidéo est toujours disponible sur la plateforme Youtube et a été vue par des milliers d’internautes.
À l’inverse, lorsque des stations de radio livrent leurs antennes de façon répétitive à des médiocrités qui ne survivent qu’à travers des déclarations du genre : la déportation de 5 millions de musulmans de France ne serait pas choquante, cela ne suscite aucune réaction. Il en est de même d’autres voix qui condamnent publiquement et ouvertement les français musulmans à une inaptitude lignéale à vivre dans le monde moderne. En l’espèce, c’est le fait du prince !
Il est clair que pour Jean-Jacques Bourdin, malheureusement, la chasse à courre est lancée et que les chiens y feront plus de mal que les veneurs, pas seulement au journaliste lui-même, mais à la liberté d’expression. L’autocensure est l’antichambre de la censure.
Cela dit, il est temps pour les pouvoirs publics en France de mettre un terme définitif à la multiplicité des standards en matière de traitement de la discrimination. Dans le cas contraire, face à l’histoire, ils endosseraient de lourdes responsabilités.
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