C’est une véritable forfaiture à laquelle viennent de se livrer 47 sénateurs républicains américains (47% du sénat) en s’adressant, ce lundi, directement à des dirigeants d’un pays étranger, en l’occurrence l’Iran. Une lettre ouverte vient d’être adressée à la République islamique, par ce groupe d’élus conservateurs, pour lui signifier qu’une fois aux affaires, ils n’hésiteraient pas à remettre en cause un éventuel accord sur le nucléaire iranien, signé par Barack Obama, si toutefois l’actuel président américain ne le soumettait pas, au préalable, au Congrès ; une stratégie, que les élus conservateurs avaient, selon The New York Times, échafaudé avec le Premier ministre israélien, à l’occasion de sa dernière intervention devant le congrès américain.
Comme le Premier ministre israélien, la grande majorités des sénateurs et des représentants républicains veulent, coûte de coûte, torpiller un éventuel accord sur le nucléaire iranien dans le but évident de justifier, dans un deuxième temps, des opérations militaires contre Téhéran.
Signée par 47 sur 54 sénateurs républicains, cette lettre est considérée par la Maison-Blanche comme une entrave à une action officielle conduite par le gouvernement des Etats-Unis.
De leur côté, plutôt amusés, les Iraniens ont réagi avec philosophie, à cette improvisation du genre plutôt saugrenu. « De notre point de vue, cette lettre n’a aucune valeur juridique et représente plutôt un stratagème de propagande », s’est délecté Javad Zarif, ministre des Affaires étrangères.
Sur la toile, l’initiative des républicains a provoqué l’ire des internautes. Les critiques sont sévères. Elles vont de « la trahison » à la promesse de suspension des cotisations en passant par la dénonciation d’une action blessante pour le chef suprême des armées (commander-in chief), en l’espèce Barack Obama.
Cela dit, les sénateurs signataires de ce document risquent tout simplement de tomber sous le coup de la loi, en particulier le paragraphe 953 sur la correspondance privée avec des gouvernements étrangers. Mais en lieu et place d’une procédure, Barack Obama et les démocrates préfèreraient gagner la prochaine présidentielle. En ce sens, la lettre ouverte de ce 9 mars, signée de leurs adversaires républicains, leur ouvre un véritable boulevard.
Repère
Le paragraphe 953 sur la correspondance privée avec des gouvernements étrangers
Any citizen of the United States, wherever he may be, who, without authority of the United States, directly or indirectly commences or carries on any correspondence or intercourse with any foreign government or any officer or agent thereof, with intent to influence the measures or conduct of any foreign government or of any officer or agent thereof, in relation to any disputes or controversies with the United States, or to defeat the measures of the United States, shall be fined under this title or imprisoned not more than three years, or both.
J’ai découvert ton blog il n’y a pas longtemps et j’avoue être séduit par la qualité de tes articles
Merci pour tes encouragements.