Dans les pires moments que traversait son pays, malgré son âge, en juin 2012, Béji Caïd Essebsi avait repris le flambeau, sous la bannière de Nida Tounes, comme L’appel de la Tunisie. Tout un programme, tant il consiste à interpeler la conscience de ses compatriotes à mettre leur pays et leur patrie au-dessus de toutes les autres considérations. En ces moments douloureux de l’histoire de la Tunisie, il n’y avait de certitude que l’incertitude.
Dans ce contexte où les idéologies nih
ilo-extrémistes étaient portées par un des courants les plus ravageurs, insidieusement encouragé de l’extérieur, et dans lequel l’alternative semblait être portée par des individus qui n’avaient comme souci que de mimer les microcosmes clinquants de certaines capitales européennes, sans aucune prise réelle sur le peuple tunisien, le pari était plutôt risqué. Mais Béji Caïd Essebsi a osé et dimanche dernier, ses concitoyens lui ont fait confiance et ont mis entre ses mains leurs destinées et celle de leur pays avec un taux de 55,68% des suffrages exprimés contre 44,32% pour son adversaire, le président sortant, Moncef Marzouki.
D’aucuns s’entêtent à enfermer le nouveau président de la Tunisie sous l’étiquette de personnalité laïque. En réalité, Béji Caïd Essbesi est avant tout un patriote et un démocrate qui laisse entendre, à chaque occasion, que sa source d’inspiration sera l’espoir du peuple tunisien. Et dans le contexte qui est celui de la Tunisie d’aujourd’hui, le patriotisme passe d’abord par la stabilité et le rétablissement de l’autorité de l’État pleine et entière.
Sous le régime de Bourguiba, Béji Caïd Essebsi a été exclu, en 1971, du Parti socialiste destourien pour avoir rallié la fronde en faveur des réformes démocratiques avant de rejoindre, en 1978, le Mouvement des démocrates socialistes d’Ahmed Mestiri.
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