Des parlementaires UMP sonnent la charge.
Une autorité bâtie sur « un régime de terreur », pour la députée UMP d’Eure-et-Loir Laure de la Raudière, citée par le site de Paris-Match, un régime de la menace, selon le député-maire de Phalempin (Nord) Thierry Lazaro de la même formation politique, interrogé par La Voix du Nord. Au sein de sa famille politique, Nicolas Sarkozy est désacralisé, ne fait plus l’unanimité et sa méthode ne fait plus recette.
« Moi, je préfère un septuagénaire avisé à un sexagénaire revanchard», assène l’élu du Nord avant de confier aux journalistes du Figaro (scan politique) : « j’aurais pu marcher derrière un homme d’affaires, mais derrière un affairiste je ne peux pas ». Et Thierry Lazaro d’indiquer que dans le clan Sarkozy, les chantages aux investitures ont déjà commencé.
Leader de droit divin
De son côté, la député eurélienne ne mâche pas ses mots. « Je ne crois pas à l’homme providentiel. Si Nicolas Sarkozy était un homme providentiel, on l’aurait vu », lance-t-elle convaincue que la stratégie de retour de l’ancien président peut nuire à l’UMP. «Ça fait des mois qu’il nous annonce cette future candidature. Tout ça, ça entretient le retour de la rock star. Ce n’est pas forcément ce dont l’UMP a besoin. Il faut tourner la page en matière de méthodes et de pratiques par rapport à ce qui s’est passé. Le candidat qui incarne le mieux ceci, c’est Bruno Le Maire, pas le candidat Sarkozy», s’insurge la députée. Puis mettant en avant l’ascendant naturel de Bruno Le Maire, elle enchaine : «J’entends dire que ce n’est pas un chef comme Nicolas Sarkozy. Il n’a pas la même façon d’être chef, il ne fait pas régner la terreur. Mais je peux vous dire qu’il a une autorité naturelle largement équivalente, si ce n’est supérieure, à celle de Nicolas Sarkozy ».
Même dans l’anarchie –dont les sarkozystes portent d’ailleurs une grande part de responsabilité-, les cadres et militants de l’UMP ont goûté à la liberté depuis le retrait temporaire de l’ancien président de la République et à juste titre, ils ne veulent plus y renoncer. La culture du godillot a fait son temps. Ceux qui croient au sauveur suprême et ceux qui se laissent berner par des pirouettes de mauvais genres risquent de le réaliser à leurs dépends.
Non, contrairement à ce qu’il affirme, Nicolas Sarkozy n’a pas changé. Il pense même que son statut d’ancien président de la République fait de lui un leader de droit divin ; ce qui est intrinsèquement antidémocratique et antirépublicain.
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