Une trêve de 24 heures est observée depuis 19h
Déjà en situation d’instabilité chronique depuis l’invasion israélienne du début des années 1980, le Liban est, depuis samedi dernier, de nouveau confronté à l’horreur, avec de violents affrontements entre les groupes terroristes armés se proclamant de l’État islamique du Levant (EIL) et l’armée régulière libanaise. Ce matin, les combats faisaient toujours rage dans les massifs montagneux autour d’Ersal dans la Beqaa (nord-est du Liban). C’est l’arrestation, ces derniers jours, d’Imad Ahmad Jomaa, un militant extrémiste, tissant, selon toute vraisemblance, des liens étroits avec le groupe armé An-Nosra –inféodé à El Qaïda- qui a mis les feux au poudres.
Paris et Ryad pris à leur propre jeu
Selon le quotidien libanais L’Orient le Jour, les combats ont déjà fait plusieurs dizaines de morts dans les deux camps dont deux officiers l‘armée libanaise. Par ailleurs, ajoute le même quotidien, « 22 soldats et 20 policiers sont portés disparus, vraisemblablement aux mains des assaillants, et 86 militaires ont été blessés » et Jean Kahwagi, le commandant en chef des forces armées libanaises a lancé un véritable appel de détresse pour l’acquisition de nouveau équipements.
Aujourd’hui, à 19h (heure locale), une trêve de 24h a été conclue entre l’armée libanaise et les groupes extrémistes armés.
Pris à leur propre piège, la France et l’Arabie Saoudite, deux pays qui ont encouragé les mêmes groupes extrémistes à déstabiliser la Syrie, ont décidé de voler au secours des forces de sécurité libanaises ; du moins officiellement.
De son côté, voulant à tout pris éviter de donner à ces affrontements un caractère confessionnel, le Hazbollah se retrouve points et pieds liés et ne peut être d’aucun secours à l’armée libanaise. Par ailleurs ce mouvement ne peut pas se permettre dans le conditions actuelle se dégarnir ses positions du sud Liban.
Armement : tergiversations franco-libanaises
Fin 2013, l’Arabie saoudite avait accepté de financer la livraison d’armes françaises aux forces armées libanaises à hauteur de 3 milliards de dollars. Mais depuis sa mise en place, ce plan s’est enlisé dans d’interminables tergiversations entre français et libanais sur la liste des armes à livrer au pays du cèdre. Devinez pourquoi ?
Par ailleurs en inscrivant sa politique dans une démarche ambiguë, le Liban a prêté le flan à ce type de manifestations du terrorisme. Cité par la presse locale libanaise des témoins rapportent que des criminels qui s’attaquent quotidiennement à la Syrie, sa population et ses institutions, étaient disséminés dans les camps de réfugiés syriens autour d’Ersal. D’autres parlent d’hommes cagoulés qui circulent en plein jour dans les rues de cette cité proche de la frontière syrienne.
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