Ce samedi, la Roumanie et l’Ukraine ont fermé leurs espaces aériens à un avion gouvernemental russe en provenance de Chisinau, capitale de la Moldavie. Vladimir Medinski, ministre de la Culture, Leonid Slutski, responsable du comité de la Douma pour la CEI et un certain nombre de députés se trouvent à bord de l’appareil. Auparavant, une tentative similaire visant Dimitri Rogozine, représentant spécial de Vladimir Poutine pour la Transnistrie avait été avortée.
La Moldavie est une république enclavée et séparée de la mer Noire de territoires ukrainiens et roumains. Au-delà du fait qu’il s’agisse d’une atteinte à la libre circulation des personnes investies de l’autorité d’un État étranger et d’une attitude hostile, cet incident n’est ni plus, ni moins qu’une contestation de l’existence même de l’État Russe ; ce qui laisse entrevoir de très lourdes conséquences. Moscou ne se fera, sans doute, pas prier pour cela. Cette aventure de Bucarest -qui du reste ne rate pas une occasion de claironner qu’elle fait partie de l’OTAN- et de l’Ukraine est un déni des principes élémentaires de la diplomatie et constitue une réelle prise d’otages par une nouvelle forme piraterie exercée par un certain nombre de régimes prédateurs et/ou exécutants de basse besognes.
C’est d’autant plus grave pour Kiev qu’une partie importante du pays est russophone et que Ripa de la Mîndresti sur les bords du Danube –sous contrôle de l’Ukraine- est revendiquée, depuis 1992 par la Moldavie ; ce qui lui donnera un accès vers la mer Noire par le Danube. Le nouveau pouvoir non élu de Kiev s’investit dans la piraterie moderne et joue avec le feu.
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