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Jean-Pierre Chevènement. « L’Ukraine est d’abord un objet géostratégique »

Mercredi dernier, sur le plateau d’Europe 1, l’ancien ministre français et actuel sénateur du Territoire de Belfort laisse entendre qu’on ne peut pas « chatouiller les moustaches de l’ours russe » sans y laisser des plumes.

 

« Quand je regarde ce qui se passe en Europe, (…) sur l’Ukraine… Sur l’Ukraine, les responsabilités sont partagées. Qu’est-ce que les institutions européennes recherchaient en allant chatouiller les moustaches de l’ours russe, en Ukraine ? Alors qu’il y avait deux projets qui étaient des projets de libre échange, un projet d’accord d’association à l’ouest et un projet de zone économique eurasienne à l’est. Eh bien ! on pouvait faire en sorte à ce que ces projets confluent ; parce que chacun sait que la nature de l’Ukraine est particulière. C’est un pays hétérogène, peuplé à l’ouest de gens qui sont des ressortissants de l’Europe centrale, mais à l’est, de russophones », déclare d’entrée de jeu le président d’honneur du Mouvement républicain et de citoyen (MRC).

« Des chars et des avions qui tirent sur les populations »

Et l’ancien ministre d’ajouter : « Et la réalité de l’Ukraine, aujourd’hui, elle est méconnue, l’opinion est sous-informée, manipulée, car l’Ukraine est d’abord un objet géostratégique. M. Brzeziński avait écrit, c’est l’ancien secrétaire d’État américain, en 1998 que pour empêcher la Russie de redevenir une grande puissance, il faut soustraire l’Ukraine à son influence. Eh bien nous y sommes. Il y avait eu la révolution Orange en 2004 et maintenant, je dois dire que j’ai exercé moi-même, un certain rôle, une certaine médiation pour que la Russie accepte les élections qui ont abouti à l’élection de M. Porochenko ».

« Mais M. Porochenko a été élu pour faire la paix, pas pour faire la guerre. Et quelles sont les initiatives que prennent les institutions européennes aujourd’hui pour influer sur, je dirais, la politique de M. Porochenko, politique ukrainienne, qui vise à réduire une ville d’un million d’habitants. Il y a déjà eu 1 100 morts, c’est pas suffisant ? On dit 1 800 morts à Gaza (interruption par le journaliste)… Mais il y a 1100 et on envoie des chars et des avions qui tirent sur les populations. Il y a quand même un moment où l’Europe, si elle était libre, si elle était européenne, pour reprendre l’expression du général de Gaulle, on aurait dit : écoutez, il y a quand même un terrain d’entente à trouver ; une certaine régionalisation de l’Ukraine pour que chacun s’y sente à l’aise », assène Jean-Pierre Chevènement.

 

 

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