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Espace. La Russie renoue avec l’aventure lunaire

Lancée par Soyouz-2.1b (écran-DR)

C’est depuis le cosmodrome de Vostotchny dans l’Extrême Orient de la Confédération, que la Russie a renoué, hier vendredi avec l’aventure spatiale vers la Lune, en lançant, très tôt le matin, Luna 25. Cette station automatique interplanétaire a été emportée par une fusée de type Soyouz-2.1b. Une fois séparée du réacteur de mise en orbite terrestre, Luna 25 mettra un peu plus de 5 jours pour parcourir les 356 000 km qui séparent la Terre de son satellite naturel, la Lune -la distance Terre-Lune varie entre 356 000 et 406 000 km- avant de se mettra en orbite autour de celui-ci. La sonde devra ensuite passer 3 à 7 jours à environ 100 km au-dessus de la surface lunaire avant de se poser dans la zone du cratère d’impact de Boguslawsky (limbe lunaire sud). En cas de difficulté, les scientifiques russes ont retenu les cratères Manzinus et Pentland-A comme sites alternatifs d’atterrissage.

Comparée à l’équateur, la partie sud de la Lune présente un relief accidenté, très difficile pour les opérations de descente. Mais aussi bien les Russes que les Américains projettent d’y envoyer des vols habités.

Le vol vers la Lune prendra plus de 5 jours (Écran-DR)

L’atterrisseur de Luna 25 est équipé de plusieurs caméras. Celles-ci réaliseront une séquence accélérée de l’alunissage et une image grand angle HDR (high-dynamic-range, à même de résoudre les problèmes des différents niveaux de luminosité) du paysage lunaire. Luna-25 allumera ses caméras pendant des séquences préprogrammées et sur un signal depuis la Terre.

Cette mission devra permettre de tester les nouvelles technologies d’atterrissage en douceur, d’étudier des effets du rayonnement spatial et des émissions électromagnétiques sur la surface lunaire, Mais surtout vérifier par contact la présence de l’eau. 

Pôle sud alunissage à haut risque (Écran-DR)

Le programme Luna avait débuté en 1959. Depuis Luna 24 qui avait aluni, le 18 août 1976, sous l’ère soviétique, aucune autre sonde n’a été lancée en direction du satellite de la Terre par la Russie, légataire de l’URSS. Luna 24 avait ramené sur terre un échantillon de 170g de sol lunaire. L’analyse de ces poussières par les scientifiques soviétiques avait montré, deux ans plus tard, l’existence de l’eau dans le régholite -couche de poussière générée par l’impact des météorites sur les corps célestes sans atmosphère- lunaire.

L’eau est une ressource indispensable pour les programmes scientifiques de long terme. En particulier, outre le fait d’étancher la soif, elle permet de fabriquer de l’oxygène. Les Soviétiques ont prouvé son existence et vraisemblablement les Russes veulent l’exploiter. Ceci n’a rien d’étonnant ni de fantaisiste car cette mission s’inscrit également dans le cadre du projet russo-chinois de base permanente lunaire habitée.

Pour signer cette filiation de missions fructueuses, il n’est pas exclu que Luna 25 se posera sur la Lune à la même date et à la même heure que Luna 24.

En tout cas, en la matière, la Russie dispose d’un programme fort étoffé. Elle envisage déjà d’envoyer sur la lune, Luna 26, 27 et 28.

Si Luna 25 réussissait son alunissage, elle serait la première sonde terrestre à se poser sur le pôle sud de la Lune.

Dahmane SOUDANI

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