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Afrique. Le président de la commission de l’UA, peut-il encore continuer à exercer ses fonctions ?

Le président de la commission de l’Union africaine piétine les principes de celle-ci et se fait retoquer par le sommet des chefs d’États.

Le Tchadien Moussa Faki divise l’Afrique sur des velléités qui n’ont rien avoir avec les préoccupations du continent. Il a été désavoué par le dernier sommet de l’Union africaine (UA) qui a clos ses travaux ce dimanche soir.  Deux mésaventures qui écornent sérieusement sa légitimité à la tête de l’organisation continentale.  Le 22 juillet 2021, le président de la Commission de l’Union africaine, sans doute poussé par les nouveaux apprentis marionnettistes et têtes de pont de forces étrangères au continent, a décidé, selon toute vraisemblance, de son propre chef, d’accorder le statut d’observateur auprès de l’UA, à Israël. Une improvisation en contradiction frontale avec toutes les résolutions antérieures de l’organisation panafricaine qui soutiennent sans concession aucune la lutte du peuple palestinien pour ses recouvrer droits universellement reconnus comme légitimes.  

Les turpitudes du président de la Commission sont d’une gravité exceptionnelle pour le continent africain. De nombreux analystes estiment, en effet, que son égarement aurait pu provoquer une fracture sans précédent au sein de l’UA.

Le débat sur cette question a été suspendu, en raison de l’opposition farouche de pays comme l’Algérie et l’Afrique du Sud et un comité composé de sept chefs d’États – Afrique du Sud, Algérie, Cameroun, Nigéria, République démocratique du Congo, Rwanda, Sénégal- a été constitué pour élaborer une recommandation qui sera soumise au sommet de l’UA qui demeure saisi de cette question.

L’Afrique n’a surtout pas besoin d’une nouvelle structure d’asservissement

« Israël ne devrait jamais être récompensé pour ses violations et pour le régime d’apartheid qu’il impose au peuple palestinien », avait pourtant plaidé, le 5 février dernier, devant les chefs d’États africains, le Premier ministre palestinien Mohamed Shtayyeh. Rien n’y fait faisant preuve d’une inconditionnalité, pour le moins troublante, droit dans ses bottes, Moussa Faki a soutenu que « la quête d’indépendance » des Palestiniens était « immuable et ne peut que continuer à se renforcer ». Et le président de la Commission de développer l’insanité selon laquelle l’accréditation d’Israël constituerait « un instrument au service de la paix ». Un détricotage des principes dont l’ADN et la source sont aujourd’hui clairement identifiés. Moussa Faki devrait se faire rappeler que l’inconditionnalité est la plus grave des trahisons, celle de sa propre conscience.

Ces égarements surviennent alors que l’ordre du jour du dernier sommet, pour le moins indigent, n’accorde aucun intérêt particulier aux préoccupations urgentes et stratégiques de l’Afrique, telles que les questions de l’exploitation de l’enfance, la souveraineté des États africains sur leurs ressources et sur les destins de leurs peuples, l’indépendance de la décision politique de ces pays, le parachèvement de la décolonisation, l’élaboration de stratégies visant à réunir les conditions pour stabiliser les populations dans leurs pays d’origine, la diversification structurelle des partenaires du continent, l’eau potable, la santé, l’autosuffisance alimentaire, l’élaboration de résolutions crédibles et contraignantes obligeant les multinationales présentes sur le continent à investir une partie de leurs chiffres d’affaires réalisés sur place dans les secteurs générateurs d’emploi, l’indépendance numérique, facteur de sécurité et de stabilité nationale, la création de groupes sectoriels africains complémentaires orientés vers la conception et la production sur le continent de l’intelligence artificielles et des nouvelles technologies, la mise en place d’un observatoire panafricain des tentatives de vassalisation des États du continent…, bref l’Afrique a surtout besoin de sérieux, de créativité et de génie et non d’une nouvelles structures de son asservissement.

Rabat : des coups bas en semi-clandestinité

Cela dit, il est clair que le Tchadien n’a pas agi seul. Selon le portail russe Sputnik, La bataille diplomatique « opposera d’un côté les principaux soutiens d’Israël, à savoir le Maroc et le Rwanda, et de l’autre l’Afrique du Sud et l’Algérie ». Mais la monarchie marocaine a des faiblesses inhérentes à ses ignominie. Elle rase les murs. Tous les coups bas qu’elle porte au combat du peuple palestinien sont réalisés dans une semi clandestinité par rapport à l’opinion publique marocaine qui n’est pas dupe. Tant s’en faut ! En témoigne la sortie rampante du ministre des Affaires étrangère du Makhzen qui ronchonne toute honte bue : « Je pense là aussi qu’il faut comprendre que l’Union africaine a changé, qu’elle n’est plus la chasse gardée d’un pays ou deux qui peuvent dire : non, on va bloquer et que l’organisation va les suivre ». Pitoyable !

Dahmane SOUDANI

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