Pays le plus affecté du Maghreb, le Maroc en compte, selon les données officielles, 4 423 cas constatés en milieu médical.

la prévention (écran-DR)
L’Algérie 158 cas confirmés, le Maroc 102, la Tunisie 14, c’est le bilan de cette journée jeudi 30 avril 2020 ; Soit, à l’échelle du Maghreb 274 cas constatés en une journée. Il ne s’agit là, bien évidemment, que des résultats constatés en milieux sanitaires. Or, il est communément admis, même dans les pays connus pour livrer les données les plus fiables, que pour un cas constaté en milieu médical, entre porteurs sains, personnes en période d’incubation et celles qui refusent d’admettre qu’elles sont malades, il y a, au moins, deux cas potentiellement porteurs du virus -et donc contagieux- qui se baladent dans la nature. Le chiffre de 274 cas, à l’échelle du Maghreb, est, de ce fait, à multiplier, au moins, par trois pour être au plus près de la réalité ; ce qui donnerait, au mieux, un millier personnes infectées pour la seule journée de ce jeudi.
Le prix à payer pour le relâchement pendant le ramadan
C’est d’autant plus réaliste, qu’on voit bien que les données rendues publiques ne sont pas toujours fiables et sincères. À titre d’exemple, depuis plusieurs semaines, le Maroc -dont le régime entretient une véritable obsession à l’égard de l’Algérie-, donne régulièrement un seul cas critique. Or, dans ce pays, il y a pratiquement tous les jours des morts ; parfois jusqu’à une douzaine de décès quotidiens. C’est pour le moins troublant ! Or dans ce cas précis, des données reflétant la réalité représentent, sans nul doute, une composante stratégique de la prévention, tant elles contribuent à mettre les citoyens devant leurs responsabilités.
Aujourd’hui, pays le plus affecté du Maghreb, le Maroc compte officiellement 4 423 cas et 170 décès depuis le début de la pandémie. Il est suivi de l’Algérie 4 006 cas et 450 décès, devant la Tunisie avec 994 cas et 41 morts.
Le petit dix milliers de cas, issu de la somme des données officielles est, en toute logique, à multiplier par trois, au moins. Le nombre total de morts s’élève, quant à lui, à 634 décès.
Du nombre de cas constatés en milieu médical, il faudra réduire les guérisons qui sont de 1 779 personnes sorties du parcours médical en Algérie, soit 44,41% des cas constatés, 984 au Maroc (22,25% des cas) et 305 en Tunisie (30,68% des cas).
Le relâchement des mesures de précaution, constaté depuis le début du ramadan, le 24 avril dernier, est un blanc-seing donné à une propagation exponentielle de la pandémie. Le prix de ce laxisme risque d’être très élevé.
Les traditions, comme les évolutions d’ailleurs, qui, dans des conditions particulières, constituent une menace pour la vie, il faut savoir y renoncer, ne serait-ce que momentanément.
Dahmane SOUDANI
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