Inlassablement, le sénateur du Vermont martèle que la couverture médicale universelle est un droit humain. Et si en France, le Pr Didier Raoult était son allié objectif !
Ce matin alors que l’organe fédéral américain CDC (Centers for Disease Control and Prevention) déclare 54 453 cas de Covid-19 confirmés et 737 décès -ce qui est déjà gravissime-, de son côté, le site Worlmater qui n’a jamais été pris en défaut, fait état de 68 573 cas confirmés et 1 036 décès. Dans une vidéo diffusée, hier, par The New York Times, la docteure Dr Colleen Smith, responsable du service d’urgence de l’hôpital Elmhurst, à New York crie son désarroi en lançant « les gens meurent » et en ajoutant que, aussi bien les médecins de son service que ceux de l’hôpital dans son ensemble n’avaient pas « les outils » pour travailler. Elle donne l’exemple de son propre masque n95 qu’elle est obligée de porter pendant deux jours, faute de disponibilité. Joignant l’acte à la parole, la docteure invite l’équipe de reporters à orienter leur caméra vers un camion frigorifique où sont déposés les corps des personnes décédés.

La santé fonctionne comme une gaveuse de la spéculation financière
Implacablement, la crise sanitaire liée au coronavirus 2 a montré que les systèmes de santé orientés vers le profit avec un fonctionnement en flux tendu ; ceux qui, au lieu de privilégier la couverture universelle et l’humain, avaient opté pour la marchandisation de la santé, ne résistent point à l’épreuve de situations à risque généralisées ; leur fonctionnement étant plus structuré autour la privatisation de la valeur ajoutée que de son investissement dans la prise en charge des patients et les conditions de travail des personnels. Ce sont clairement des systèmes qui ont priorisé l’engraissement d’une catégorie de goinfres en lieu et place de la santé publique. Dans cette optique qui est celle de la mondialisation ultra-libérale -appelons les choses par leurs noms-, comme d’autres secteurs articulés autour de l’humain (éducation, maisons de détention…), la santé fonctionne comme une gaveuse de l’antichambre de la spéculation financière. C’est ce qu’on essaie de nous vendre sous les slogans trompeurs et aux contours très erratiques de « modernisation », « réformes » « aller plus loin », « aller plus vite »…, sans jamais les définir clairement et surtout en mettant une chape de plomb sur les objectifs réels de ces mesures.
Ce constat, aucune propagande ne pourra désormais en venir à bout. Il pourrait même changer la donne de certains agendas politiques, voire provoquer de bouleversements géostratégiques majeurs.
En France, le Pr Didier Raoult perturbe l’agenda de l’industrie pharmaceutique
Il n’y a aucun doute à se faire, les primaires du Parti démocrate aux États-Unis vont subir, de plein fouet, le contrecoup de cette désillusion collective. Si à ses débuts, la crise sanitaire a jeté les électeurs, en quête de positions refuges, dans les bras du conservateur Joe Biden, avec les scènes de drames redondants dans les services d’urgence de ces derniers jours, c’est l’appel de Bernie Sanders, à élever la couverture médicale généralisée, au rang de droit humain qui va résonner comme une prophétie et une véritable et unique planche de salut. Et s’il sentait l’électorat basculer, au vu des trahisons dont il a été l’objet, le sénateur du Vermont n’hésiterait, peut-être pas, à se porter candidat en dehors du parti auquel il est apparenté. Sur ce seul point de la santé, ce n’est certainement pas le seul bouleversement probable. Tant s’en faut !
En France, qu’on le veuille ou non, le combat du Pr Didier Raoult va dans la même direction que celle voulue par Bernie Sanders. Le traitement à base de chloroquine proposé par l’infectiologue et virologue marseillais pour le traitement de la Covid-19, essuie des tirs de barrage dignes des pratiques inquisitoriales du Moyen Âge. C’est à peine si on ne lui demande pas d’absoudre ses travaux. La virulence de ces attaques, parfois du genre trivial, et leur systématisations -par la mobilisation de toute la police de la pensée- a éveillé les soupçons des Astérix et autres Obélix, au point où, à juste titre, d’aucuns n’hésitent pas à supposer que Didier Raoult subit toutes ses charges parce que le traitement médical qu’il propose met à mal l’agenda de l’industrie pharmaceutique.
Dahmane SOUDANI
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