The New York Times réserve un traitement étrange au mouvement pacifique algérien Salmia
Choquant ! Regardez bien la photo mise à « la une » par The New York Times pour la couverture de Salmia : une scène apocalyptique ! L’Algérie serait, selon ce sous-produit iconique –l’image en tant que signe-, à feu et à sang et une immense scène de guerre dans laquelle la population se livre à des affrontements féroces contre les forces l’ordre -dont il faut, au passage, saluer l’exemplarité-. Dès que nous découvrons cet article, cette prise de vue nous est projetée à la face et va conditionner –en partie grâce à la violence qu’elle relate- tout ce que nous allons découvrir, si tant est découverte, il y a. Clairement, on nous dicte un chemin de décryptage concomitamment à la lecture de l’article.
Il s’agit donc d’une prise de vue éditoriale –qui engage une opinion- qu’on veut faire passer pour un élément factuel où se retrouve la redistribution de tous les critères du mouvement Salmia.
Toutes les réalisations du mouvement passent à la trappe
Tout ce que les Algériennes et les Algériens ont montré, ces derniers jours, comme attachement à une conception pacifique de leurs revendications, tout ce qu’elles/qu’ils -oui les deux- ont construit comme civisme, comme unité, comme amour du pays et entre les gens… bref comme beauté simplement, est flouté, déformé et dans le cas présent, dévalorisé et rendu méconnaissable par cette prise de vue.
Tout est dit à travers cette photo car le reste de l’article –consolidé depuis Paris- est d’une médiocrité se faire fendre la pêche à une statue de pierre sous un ciel d’airain.
Bien évidemment, il n’est pas question de contester la couverture des informations sur les actes de violence. Je dirais même que c’est salutaire, car ces faits peuvent être les lieux d’abus et d’injustices extrêmes ; ce qui du reste n’est pas le cas dans la scène relatée par la prise de vue éditoriale.
Cela dit, imposer par de tels procédés une perception qui est aux antipodes de ce qui se passe réellement sur le terrain, de ce qui est factuel et vérifiable, n’a rien à voire avec l’information. Au mieux c’est de la désinformation, au pire c’est de la propagande -Celle-ci ne consiste-t-elle pas à parvenir à l’action et/ou à la prise de position en anesthésiant la réflexion-A. Dans tous les cas, il y a tromperie sur la marchandise.
Dahmane SOUDANI
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