Du Jamais vu ! Mais la Maison-Blanche court le risque de devenir inaudible.
Le bras de fer entre l’administration Trump et la presse prend une autre tournure. Ce

The New York Times fait partie des média ostracisés (photo Dahmane Soudani)
vendredi, les correspondants de CNN, The New York Times, Politico, The Los Angeles Times, Politico and BuzzFeed et d’autres média qui se trouvaient dans le viseur de la Maison-Blanche ont été interdit d’accès au briefing quotidien « the Gaggle » qui devait se tenir dans le bureau du secrétaire en charge de l’information, Sean Spicer. Dans une brève déclaration, Sarah Sanders, la porte-parole de la Maison-Blanche s’est contentée de dire : « le pool de presse est là-bas pour permettre à tout le monde d’être représenter et d’obtenir une mise à jour de notre part dès aujourd’hui ». Cette décision n’est pas de nature à permettre aux deux parties de travailler dans la sérénité et du coup, les média voient rouge. « Ceci est une évolution voulue par la Maison-Blanche de Trump qui inacceptable », s’insurge la direction de CNN. « Rien de tel ne s’est jamais produit à la Maison Blanche dans notre longue tradition de couverture de différentes administrations issues de divers partis politique. Nous protestons énergiquement contre l’exclusion du New York Times et des autres organes de presse. L’accès libre des média à un gouvernement transparent est évidemment d’un intérêt national crucial », renchérit Dean Baquet rédacteur en chef du New York Times.
Entre procédure judiciaire et mouvement syndical
Par solidarité avec leurs collègues empêchés d’exercer librement leur métier, les correspondants d’Associated Press, Time Magazine et USA Today ont boycotté le briefing. De son côté, par la voix de son porte-parole The Wall Street Journal se dit « fermement opposé à la décision de la Maison-Blanche d’interdire l’accès à certains média » en ajoutant : « Si nous avions été informés à l’avance, nous n’aurions pas participé et, à l’avenir, nous ne participerons pas à ces séances d’information fermées. »
Une telle décision, met l’Administration Trump dans une impasse et ouvre la voie à des évolutions très hasardeuses. En tout cas, le recours à la justice n’est pas exclu, comme il est possible que les syndicats des journalistes fassent pression sur les correspondants des autres média pour qu’aucun message de la Maison-Blanche ne soit relayé. Mettre des murs et des interdits un peu partout, n’est sans doute pas la meilleure manière de gérer un pays comme les Etats-Unis.
« Viol du droit d’accès aux sources d’information »
Rappelons qu’il s’agit d’équipes de journalistes accréditées. Cela dit, en règle générale, à ses risques et périls, un fournisseur d’informations peut ne pas inviter un journaliste ou un média, avec cette nuance qu’en l’espèce, il ne s’agit pas de n’importe quelle source. À titre d’exemple, en 1996 une banque suisse a avisé un journaliste qu’il n’allait plus être invité à ses points presse et qu’il ne recevrait plus de documents d’information. « Outre d’éventuels problèmes de cohérence avec la déontologie des responsables de communication, le Conseil suisse de la presse a estimé qu’un tel boycott viole le droit d’accès du journaliste aux sources d’information », faisait remarquer par la suite le Conseil de déontologie journalistique organe d’autorégulation des médias francophones et germanophones de Belgique).
En début de semaine, Donald Trump avait déjà déclaré que « les média qui mentent sont les ennemis du peuple ».
Dahmane Soudani
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