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Le burkini et la bismuthnie

Le burkini, ce nom qui sent le souffre des laboratoires de communication, désigne une femme musulmane pratiquante qui veut se baigner en dissimulant sa féminité. Il est vrai que lorsqu’on a pris l’habitude de voir des femmes et des hommes se baigner en maillots de bains, de telles manifestations bousculent quelque peu le regard. Cela dit, à moins d’apporter la preuve du contraire, cela ne nuit absolument à l’intérêt d’aucune des parties vivant en société civile. En tout cas, en droit, rien n’empêche une personne de se baigner en portant le vêtement de son choix. En revanche, on peut parvenir à une interdiction de telle ou telle tenue par des détours fallacieux, mais ce sont des mesures sans lendemain.

Zélés, écervelés ou idéologiquement racistes anti-musulmans –je trouve l’expression islamophobe insuffisante et insidieuse-, certains maires de France ont pourtant pris des arrêtés pour interdire aux femmes musulmanes de se baigner dans la tenue de leur choix. Ce sont des décisions absolument injustes qui plus est, s’apparentent plutôt au viol des consciences qu’à la défense d’un droit établi. En outre, c’est un déni de réalité. La France a changé et les français musulmans font désormais partie du paysage social.

C’est donc du côté du regard qu’il faudra faire un effort de pédagogie et pas du côté de la liberté de conscience ; car en fait, c’est de cela qu’il s’agit.

Ce qui est curieux, c’est qu’au nom de la liberté (de circulation celle-ci) a on ouvert les portes toutes grandes à des individus dangereux pour qu’ils se rendent en Syrie et en Irak en sachant pertinemment qu’ils allaient se frotter à des tueurs aguerris et qu’ils allaient revenir en France pour y commettre des crimes et on s’attarde sur une tenue vestimentaire qui est loin d’être le seul signe religieux ostentatoire dans le pays (I).

Lors de son premier meeting, le candidat Nicolas Sarkozy n’a pas raté l’occasion de surfer sur ces inepties qui font les choux gras d’une presse aussi idiote et entièrement soumise à l’empire. Soit ! Si comme nous le disions plus haut, le burkini consiste pour une femme qui le porte à dissimuler sa féminité, que dire d’une personnalité ayant occupé les plus hautes fonctions de l’État et qui se cache derrière le nom d’un certain Paul Bismuth pour échapper aux ramifications de perception de ce même État ? Disons qu’on pourrait désigner cette pratique par l’appellation bismuthnie –on aurait pu dire la bismunie pour facilité la prononciation, mais, même orthographiée comme telle, rien n’interdit cette prononciation-. Il est clair que comparée au burkini, la bismuthnie vise, elle, à porter atteinte à l’intérêt d’une partie par la dissimulation d’informations qui peuvent aider à la manifestation de la vérité. Quand on passe son temps à se gargariser de la République, pour enrober des relents xénophobes, il faudra peut-être d’abord balayer devant chez sa porte !

Dahmane  SOUDANI

(1) En fait, les deux démarches obéissent à la même stratégie : jeter les Français musulmans à la vindicte publique quitte à sacrifier, au passage, la vie de quelques concitoyens.

 

 

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