Serrer les rangs et saper les fondements du discours de Donald Trump, tel était le crédo des ténors du parti.
La convention nationale des démocrates s’est ouverte, hier, avec l’entrée en scène des personnalités charismatiques du parti. Très consensuelle, Michelle Obama a ouvert le bal. La Première Dame a plaidé pour une Amérique qui doit être bâtie dans l’intérêt des

Une ambiance survoltée chez les partisans de Bernie sanders (photo écran-DS)
générations futures sans distinction d’origine, de race ou de religion. Selon Madame Obama, faire l’Amérique, à nouveau une grande nation comme le clame Donald Trump –ce qui suppose que les Etats-Unis ne le sont pas- est une simple vue de l’esprit. « L’Amérique est le plus grand pays du monde », assène Michelle Obama. Et pour mettre en exergue les profondes mutations de l’Amérique, la Première Dame rappelle avec une émotion à peine retenue : « Je me réveille chaque matin dans une maison qui a été construite par des esclaves et je regarde mes filles, de belles et intelligentes jeunes femmes noires jouant avec le chien dans la Maison-Blanche » ; un pas de géant que Michelle Obama appelle à consolider avec l’élection de la première femme, en la personne d’Hillary Clinton, à la tête des Etats-Unis. « Je veux un président avec un bilan d’action publique », ajoute Michelle Obama, lançant ainsi une pointe acerbe au candidat républicain dont la carrière se limite à la défense de ses intérêts les plus étroits.
Elizabeth Wareen convaincante
Le point sur le cœur, la sénatrice du Massachusetts, Elizabeth Warren –aile gauche et

Elizabeth Warren, une voix incontournable (photo écran-DS)
écologiste du parti- a, d’entrée de jeu, remercié Bernie Sanders et pour cause, « Bernie nous rappelle ce pourquoi les démocrates se battent chaque jour» Et la sénatrice d’emboiter le pas à Mme Obama. « Nous sommes ici, ce soir, parce que l’Amérique à un choix à faire. D’un côté, nous avons un homme qui a acquis une fortune auprès de son père et qui a pris la succession en trichant les gens et en se défaussant ; un homme qui n’a jamais sacrifié quelque chose pour quelqu’un et qui chaque minute de chaque jour qui passe ne prend soin que de sa personne. De l’autre côté, il y a l’une des plus intelligentes, des plus fortes et des plus tenaces personne sur cette planète ; une femme qui se bat pour les enfants, pour les femmes, pour l’assurance santé, pour les droits de l’homme, une femme qui se bat pour nous tous, et qui est suffisamment forte pour gagner ces combats », plaide Elizabeth Warren.
Le style épuré et percutant adossé à une pédagogie du discours très affermie, la sénatrice du Massachusetts est une personnalité incontournable des grand-messes des démocrates. Dans un ultime compromis avec Hillary Clinton, Bernie Sanders la voyait bien dans le rôle de colistière, mais celle-ci lui a préféré l’ancien missionnaire et sénateur de Virginie Tim Kaine. L’Amérique a toujours préféré les évolutions aux révolutions
Des larmes pour Bernie

Des larmes pour la symphonie inachevée de Bernie Sanders (photo écran-DS)
Devant la ferveur de ses partisans, parfois en larmes, Bernie Sanders a eu du mal à débuter son discours. Après avoir souligné qu’il était lui aussi déçu par le résultat final des primaires et qu’il a des points de désaccord avec Hillary Clinton, le sénateur du Vermont a bien fait comprendre à ses supporters qu’avec l’ex-secrétaire d’État, ils seront plus proches de « la révolution politique » portée par 13 millions d’Américains qu’avec Donald Trump. Pour Bernie Sanders, l’Amérique sera plus forte unie qu’avec les divisions que s’évertue à introduire Donald Trump.
Pour l’élu du Vermont, cette convention est le summum d’une campagne qu’il a vécue

Bernie Sanders: demeurer au plus près de la « révolution politique » (photo écran-DS)
avec passion et bonheur. Certes, il n’a pas pu soulever la chape de plomb des primaires, mais pour nombre d’Américains, il est le vainqueur moral des primaires dans le camp démocrate.
Les trois orateurs ont mis, dans la balance, leur charisme et leur notoriété pour anéantir les fondements du discours de Donald Trump et souder les rangs autour de la candidate démocrate pour un démarrage de la campagne qu’ils veulent sans faute.
Dahmane SOUDANI
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