La décision prise, le 12 mai dernier, par la cour suprême du pays ne pourra pas résister ad vitam aeternam aux évidences : La procédure contre la présidente Dilma Rousseff a été engagée pour étouffer un méga-scandale politico-financier.
Depuis le 13 mai dernier, date de révélation d’un message plus que révélateur, la suspension Dilma Rousseff, présidente du Brésil est devenue de plus en plus suspecte. « Il faut changer le gouvernement pour tout arrêter », dit Romero Juca, un cacique du Parti mouvement démocratique du brésil (PMDB) du président par intérim Michel Temer, dans ce message adressé à Sergion Machado, ancien dirigeant de l’une des filiale du géant pétrolier Petrobas.
Le président par intérim au cœur d’un scandale de corruption
Avec des entreprises du BTP, Petrobas est au cœur d’un énorme scandale de corruption qui a éclaté en 2014 et mettant en jeu des sommes colossales allant de 1,3 à 4 milliards de dollars et le PMDB est au cœur de ces malversations. Pour perturber l’enquête qui met directement en cause Michel Temer ou tout au moins la retarder, il fallait donc renverser le gouvernement de Dilma Rousseff qui a voulu nettoyer plus blanc que blanc. Ce qui n’était qu’une hypothèse est, désormais, confirmé par ce fameux message dont les enregistrements avaient été rendus publics par le journal Folha de São Paulo.
La décision douteuse de la cour suprême
Dilma Rousseff a été suspendue sur la simple présomption de manœuvres budgétaires –ce qui ne constitue aucunement une source d’enrichissement personnel- et s’était vue succéder par un homme qui est au cœur d’une enquête politico-financière avec la complicité tacite ou explicite de la cour suprême du pays. Car au bout du compte l’attitude de cette juridiction n’est pas du tout claire à défaut d’être suspecte.
Aujourd’hui, l’opinion publique semble de plus en plus critique à l’endroit de cette procédure, pour le moins douteuse. Face à l’évidence, le retour, au pouvoir, de Dilma Rousseff n’est donc qu’une question de temps. La cour a le choix de se désavouer ou d’être désavouée par la rue.
« Le parasite qui attaque l’arbre de la démocratie »
La présidente elle-même n’a plus de doute quant à l’issue de cette triste affaire. Toujours battante, elle vient d’éditer sur sa page Facebook : « J’ai une idée fixe : lutter contre cet impeachment. Cela résume ce que je veux de l’avenir. Je veux me battre contre cet impeachment, maintenant et dans l’avenir, je veux me battre contre les conséquences. Parce que, même si je reviens (NDLR. au pouvoir), il aura laissé des conséquences sur les institutions brésiliennes. »
Et la présidente d’ajouter : « L’image du parasite reflète à la perfection ce qu’est un coup d’Etat parlementaire. L’attaque du parasite ne tue pas l’arbre de la démocratie aujourd’hui, mais, si vous continuiez, vous finiriez par le tuer. »
Dahmane SOUDANI
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