«J’ai donné des exemples basés sur nos données du financement de Daech par des individus privés. Cet argent provient de 40 pays, parmi lesquels figurent des membres du G20». Cette déclaration du président russe Vladimir Poutine à la presse a fait l’effet d’une bombe et a sans doute fait trembler la salle de réunion où se tenait l’édition turque du sommet du G20.
À cet argent frais, déversé par de généraux donateurs, avec la bénédiction de leurs gouvernements, vient s’ajouter une rente pétrolière ; une manne tombée du ciel, mais le brut qui la génère ne prend sans doute pas la voie des airs pour être écoulé sur les marchés mondiaux. Il passe bien par quelque part. On regardant la carte géopolitique, on n’a vraiment pas besoin d’être futé pour déduire que le seul output possible, c’est la Turquie qui est d’ailleurs poursuivie par l’Irak devant des tribunaux internationaux.
À ce propos, Vladimir Poutine ajoute : «J’ai montré à nos partenaires de nombreuses photos prises depuis l’espace et depuis les aéronefs sur lesquelles on voit clairement le volume que représente la vente illégale pétrolière effectuée par Daech».
Après s’être félicité de l’évolution de la position du président Obama, suite aux attentats de Paris, le président russe démonte la culture politique de certaines sphères occidentales. «Il est vraiment difficile de nous critiquer. Ils ont peur de nous donner des informations sur les territoires que nous ne devons pas frapper, craignant que cela devienne l’endroit exact de nos frappes futures et que nous allons les trahir. Il est évident que ce point de vue est basé sur leur propre conception de la décence humaine», assène le président russe.
Catastrophe de l’Airbus A 321 de la compagnie russe Kogalymavia revendiqué par la branche de Daech dans le Sinaï –version non confirmée par Moscou-, 220 morts, double attentat de Beyrouth, 41 morts et 200 blessés, attentats de Paris, 129 morts et 352 blessés, du 31 octobre dernier au 13 novembre 2015, les drames revendiqués par Daech ont fait 389 morts et 552 blessés et demain, l’organisation terroriste va encore frapper je ne sais où. Combien de morts faudrait-il encore pour que, d’une seule voix, les pays membres du Conseil de sécurité disent : maintenant ça suffit et exiger, hermine à l’épaule, des argentiers du terrorisme de mettre fin à leur forfaiture et d’indemniser les familles des victimes et les blessés. C’est la logique du sens des responsabilités dont ils sont historiquement investis qui le veut.
Repères.
Pour rafraichir les mémoires, voici la listes des pays membres du G20
Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, Etats-Unis, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Royaume-Uni, Russie, Turquie et de l’Union européenne.
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