Selon l’ONU, pas moins de 30 000 mercenaires religieux étrangers sont à l’œuvre en Irak et en Syrie et « de nombreux États d’Europe occidentale continuent d’être le lieu d’origine et de transit des combattants terroristes étrangers ».
Le dernier rapport du Comité contre le terrorisme du Conseil de sécurité des Nations Unies, fait état de la présence en Syrie et en Irak de 30 000 combattants étrangers. Ces terroristes sont originaires de 100 pays différents, soit plus de la moitié des pays membres de l’ONU. Représentées 2 400 djihadistes, l’Arabie Saoudite est le plus grand pourvoyeur d’hommes armés. Elle est suivie de la Tunisie et de la Russie avec 2 400 combattants pour chacun des deux pays. Viennent ensuite la France, 1 800 hommes armés, la Jordanie et le Maroc avec 1 500 terroristes pour chacun des deux pays, la Turquie, 1 300 hommes et le Liban 900. Les autres pays comptent 700 djihadistes et moins.
Le nombre de terroristes est un indice de la menace qui pèse sur le pays d’origine
D’emblée, il convient néanmoins de signaler que les chiffres de l’ONU semble en-deçà de la réalité. À titre d’exemple, la presse tunisienne relate souvent la présence de 17 000 djihadistes tunisiens en Irak et en Syrie.
Reste que selon les chiffres des Nations unies, à eux seuls, les 20 premiers pays compte 18 320 combattants. Le nombre de djihadistes est, sans doute, important pour les énormes pressions exercées sur les autorités irakiennes et syriennes. Mais force est de constater qu’il constitue également une menace sérieuse pour les pays d’origine et ce, pour deux raisons au moins. À un moment donné, ces terroristes vont essayer de rentrer chez eux. Aguerris au combat, ils représenteraient alors une menace potentiellement dangereuse pour la sécurité des biens et des personnes. Par ailleurs, le nombre de personnes qui partent au combat est un indice de l’importance de la plateforme de recrutement et d’actions possibles présente sur ces territoires.
Sur ce point, le rapport onusien accable durement les pays européens « Selon l’étude, en effet, tous ceux qui souhaitent se joindre à une organisation terroriste ou se rendre dans une zone de conflit parviennent relativement aisément à établir un contact anonyme direct avec un recruteur terroriste. De fait, de nombreux États d’Europe occidentale continuent d’être le lieu d’origine et de transit des combattants terroristes étrangers, précise le rapport, selon lequel plusieurs milliers de détenteurs de passeports européens sont actuellement en Iraq et en Syrie », résume le communiqué d’annonce.
Échange d’informations : un véritable esprit de clocher
En matière de restriction du mouvement des personnes radicalisées, les Etats-Unis font preuve de beaucoup plus d’efficacité.
De façon plus générale, il y a peu de pays de part le monde qui exploitent sérieusement les informations sur les mouvements des personnes radicalisées. « D’après le rapport, seuls 51 États, soit environ un quart de tous les membres des Nations Unies, se sont dotés d’un programme d’information préalable sur les voyageurs, à savoir de systèmes permettant d’améliorer la sécurité des frontières et de l’espace aérien, et de détecter l’arrivée ou le départ de combattants terroristes étrangers potentiels. Le rapport ajoute que la moitié seulement de ces 51 États utilisent ces systèmes dans la pratique », poursuit le communiqué de présentation
Des querelles politiques de clocher, semblent également empêcher les professionnels de la sécurité de mener à bien leurs missions « L’étude affirme également que la coopération internationale sur la question ne fait pas preuve de suffisamment de flexibilité et que la communauté internationale doit faire un meilleur usage des résolutions existantes du Conseil de sécurité sur les combattants terroristes étrangères (1373, 2129 et 2178) et des outils qu’elles mettent à disposition des Etats », ajoute le texte de l’ONU. C’est d’autant plus frustrant que le plus souvent, la rétention de l’information est motivée par des raisons purement sectaires.
Repères
Origine des djihadistes : les 20 pays qui arrivent en tête
Arabie saoudite : 2 500
Russie : 2 400
Tunisie : 2 400
France : 1 800
Jordanie : 1 500
Maroc : 1 500
Turquie : 1 300
Liban : 900
Grande-Bretagne : 700
Indonésie : 700
Allemagne : 6 00
Belgique : 440
Égypte : 400
Chine : 300
Algérie : 200
Libye : 200
Suède : 180
Canada 100
Espagne : 100
Etats-Unis : 100
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