L’ancien locataire de Downing Street présente des excuses alors que la commission Chilcot est en train de mettre la touche finale à ses conclusions.
La montée de l ‘État islamique a-t-elle été planifiée, depuis le début des années 2 000 par certaines capitales occidentales ? En tout cas, ce dimanche, l’ancien Premier ministre travailliste anglais Tony Blair a reconnu que l’invasion de l’Irak en 2003 a joué un rôle dans la montée du groupe État Islamique et a présenté ses excuses pour certaines erreurs de planification de cette guerre.
Interrogé sur l’impact de l’invasion de l’Irak dans la situation actuelle et si elle était la principale cause de la montée de l’Etat islamique, qui contrôle désormais de vastes territoires en Irak et en Syrie, Tony Blair a déclaré qu’il y avait « des éléments de vérité» dans cette affirmation.
Marginalisés dans le but évident de créer un schisme entre sunnites et chiites, certains anciens officiers de l’armée irakienne figurent, aujourd’hui, parmi les stratèges majeurs de Daech.
Inconditionnalité dévastatrice
La décision de l’ancien locataire de Downing Street d’envoyer des troupes en Irak pour soutenir l’invasion de l’armée américaine est toujours d’une brûlante actualité. Elle fait l’objet d’une enquête conduite sous la houlette de Sir Chilcot et qui traine en longueur depuis 6 ans.
Le 22 août dernier, le Daily Mail a dévoilé la substance d’un entretien qui s’était déroulé en avril 2002 –neuf mois avant le déclenchement de la guerre-, au Ranch de George W. Bush et au cours duquel Tony Blair avait déclaré à son interlocuteur américain : «Vous savez, George, quoi que vous décidiez de faire, je serai de votre coté». Cet aveu d’inconditionnalité a un caractère dévastateur pour les principes affichés par le Royaume-Uni. Alors entre des erreurs de planification d’une invasion qui reste quand même illégale du point de vue du droit international et le renoncement aux valeurs défendues par la couronne, il y un énorme fossé que de simple excuses ne peuvent pas combler. En outre Tony Blair comme George W. Bush d’ailleurs peuvent-ils s’affranchir de leurs responsabilités par de simples excuses pour un conflit injuste et injustifié qui a fauché la vie de 500 000 à 1 000 000 d’Irakiens sans compter le nombre de blessés et de mutilés et la destruction totale de l’économie du pays.
Dahmane Soudani
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