La réplique de l’Hermione, la frégate à bord de laquelle le jeune marquis, La Fayette, alors âgé de 23 ans, avait rejoint l’Amérique du Nord au XVIIIe siècle, pour annoncer aux insurgés américains, le soutien de la France, est parvenue, hier, au port de Newport dans l’État de Rhode Island –nord-est des Etats-Unis. La prestigieuse embarcation a jeté l’ancre à en face de Fort Adams, un édifice qui porte l’empreinte d’un autre génie français de l’art militaire, le Jurassien et général-baron Simon Bernard (Dole 1779-Paris 1839), ancien aide de camp de Napoléon 1er. Cette forteresse était tellement bien conçue qu’elle n’a jamais été attaquée. Elle rappelle par plus d’un aspect le style de
Vauban, ingénieur militaire du Roi Soleil, même si des fonctionnalités nouvelles lui ont été ajoutées.
L’Hermione était accompagnée de MedHermione, une flottille d’une douzaine de voiliers, du Club nautique la Marine de Toulon, que préside l’amiral Hubert Pinon, d’ailleurs présent sur les lieux en même temps que le consul de France à Boston.
Ce jeudi, le public pourra visiter l’Hermione avant qu’elle ne mette les voiles, vendredi matin, pour Boston, berceau du patriotisme américain.
Pour mémoire rappelons qu’en août 1778, après que l’escadron français dirigé par La Fayette ait pris possession de la baie de Newport, alors cinquième ville des Etats-Unis, avec George Washington et le maréchal
français Rochambeau, ils se sont dirigés vers le petit village de Lebanon dans le Connecticut où ils avaient préparé le plan d’attaque de Yorktown en Virginie. Le lieu de cette rencontre est toujours en l’état.
Au rythme des chants patriotiques américains, la réplique de l’Hermione a attiré une foule digne des grands jours ; ce qui n’était pas pour déplaire à Yann Cariou, son commandant de bord.
Dahmane Soudani
Repères
MedHermione comme la Flotte du Levant

L’amiral Hubert Pinon ne cache pas sa joie de voir le pavillon français de retour à Newport (photo Dahmane Soudani)
Le déclenchement de la guerre d’indépendance des Etats-Unis (1775-1783) à l’initiative de treize colonies de la côte Est (Caroline du Nord, Caroline du Sud, Connecticut, Delaware, Géorgie, Maryland, Massachussetts, New Hampshire, New Jersey, New York, Pennsylvanie, Rhode Island et Virginie), conduit la France de Louis XVI, entretenant alors des relations tendues avec le Royaume-Uni, à se ranger progressivement, mais avec conviction du côtés des insurgés américains contre la couronne britannique. Cet engagement s’est opéré sur la base de l’évaluation, faite en toute discrétion, dès l’automne 1775, par le chevalier Julien Alexandre Achard de Bonvouloir, par ailleurs émissaire de la France au congrès de Philadelphie.
Après l’envoi par la France d’armes, de munitions et autres subsides aux combattants américains, dès 1777, la reconnaissance de l’indépendance des Etats-Unis, la signature du traité de Versailles de défense mutuelle du 6 février 1778 et l’incident du 17 juin 1778 entre les frégates HMS Arethusa de la Royal Navy et la Belle Poule (France), au large de Plouescat, la France déclare la guerre au Royaume-Uni, le 10 juillet de la même année.
Durant la période qui précède la déclaration de guerre. Louis XVI charge l’amiral (à l’époque vice-amiral) Charles Henri
d’Estaing de venir en aide aux insurgés américains. Une flotte de 12 vaisseaux de ligne et de 5 frégates transportant 10 000 marins et un millier de fantassins, est mise à disposition du comte d’Estaing. Battant pavillon Flotte du Levant cette armada quitte le port de Toulon le 13 avril 1778 et arrive au large de Newport (Rhode Island), le 29 juillet de la même année.
Comme la Flotte du Levant, les 12 voiliers –de 34 à 54 pieds- de flottille MedHermione ont quitté Toulon, leur port d’attache en méditerranée, entre le 15 septembre et le 12 octobre 2014 et ont mis le cap sur les Caraïbe avant de mouiller l’ancre le 6 mai 2015 à Key West en Floride. Ils avaient rendez-vous avec l’Hermione le 5 juin dernier à Yorktown, en Virginie, lieu de la célèbre bataille pour l’indépendance des Etats-Unis. Depuis, selon un rythme et un programme qui leurs sont particuliers, les voiliers toulonnais sont sur les traces de l’Hermione qu’ils rallient à chacune de ses haltes. Chacun des rendez-vous de la

Pour compléter le décor, il y avait même un dodoche sur le parking jouxtant les quais du port de Newport (photo Dahmane Soudani)
flottille MedHermione– un événement porté par le Club nautique de la Marine de Toulon- est à l’évidence historique.
L’amiral Hubert Pinon pourra donc se retirer de la présidence du Club nautique de la Marine de Toulon sur une belle réalisation. Toutes proportions gardées ses conquêtes auront sans doute une longueur d’avance sur celles, somme toute contestables, du comte d’Estaing.
Les voiliers de MedHermione seront de retour à Toulon, le 18 septembre prochain.
Merci pour l’intérêt que vous avez porté à notre petite flottille et pour l’agréable moment, très instructif que nous avons partagé avec Charlotte et vous- même sur le quai, hier soir.
Brigitte
Flottille MedHermione
Club Nautique de la Marine à Toulon
Merci pour l’intérêt que vous avez porté à notre petite flottille et pour l’agréable moment, très instructif que nous avons partagé avec Charlotte et vous- même sur le quai, hier soir.
Petites précisions :
L’hermione est une frégate et non pas une vedette
La flottille MedHermione présente à NewPort est composée de 12 voiliers de 34 pieds pour le plus petit à 54 pieds pour le plus grand mais la moyenne des voiliers est de 40 pieds.
La flottille a quitté officiellement son port d’attache en Méditerranée, Toulon, le 12 octobre 2014, le 15 septembre 2014 pour certains, pour faire route vers les Caraïbes avant de rejoindre Key West en Floride le 6 mai, puis Yorktown le 5 juin pour y accueillir l’Hermione en Virginie. La flottille rejoindra son port Toulonnais le 18 septembre après un an de navigation.
Brigitte
Flottille MedHermione
Club Nautique de la Marine à Toulon
Également ravi d’avoir eu cette discussion très intéressante avec vous deux. (Frégate-Vedette) est une étourderie liée à l’écriture tardive de l’article (2h du matin). J’en suis désolé mais c’est déjà rectifié.
Merci à vous Brigitte. Bonne continuation