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Russie. Célébration du 70e anniversaire de la Victoire : le boycott de la honte.

Les dirigeants occidentaux boudent la commémoration, à Moscou, du 70e anniversaire de la victoire contre l’Allemagne nazie. En Russie, c’est l’incompréhension. Mikhaïl Gorbatchev descend en première ligne.

Samedi prochain, la Russie célèbrera le 70e anniversaire de la Victoire sur le nazisme. Mais sur fond de crise ukrainienne, les dirigeants des pays occidentaux boycottent la commémoration de cet événement historique majeur. Une attitude blessante pour le peuple de Russie et des anciennes républiques soviétiques, bâtie sur des divergences de vue circonstancielles.

Comme les chiffres, les faits sont têtus. Lors de la seconde guerre mondiale, l’Armée rouge et l’Union soviétique ont libéré 13 des 27 pays européens qui se trouvaient alors sous le joug nazi. Pour inscrire, à jamais, dans l’histoire un tel exploit l’Union soviétique, essentiellement incarnée par la Russie d’aujourd’hui a payé le lourd tribut de près de 27 millions de morts soit près de la moitié des pertes totales en vies humaines estimées à 60 millions de morts. C’est le plus lourd sacrifice consenti par un pays pour mettre fin au régime hitlérien. Pour l’Union soviétique de l’époque les pertes en vie humaines représentaient près de 16% de sa population totale qui était de 168 524 000 âmes.

Entre dérobade et participation rampante

Aux yeux du monde, l’attitude des Occidentaux, les Européens en particulier, montre jusqu’à quel niveau de déni ils peuvent aller, avec toutes les conséquences que cela implique dans le cas d’une rupture décisive du rapport de forces. En déclarant, dernièrement, à une chaîne de télévision « je veux éviter la discussion qui a gagné, qui a vaincu Hitler », Bronislaw Komorowski, le président polonais va jusqu’à mettre une croix sur les 500 000 soldats soviétiques tombés au champ d’honneur pour libérer son seul pays.

Angela Merkel, la chancelière allemande, fait un peut plus dans la nuance en esquivant la parade, mais en allant déposer, le lendemain une gerbe de fleurs sur le tombeau du Soldat inconnu. « La visite en Russie sera pour moi un moment très important. A l’heure actuelle, de profondes divergences existent entre nous et la Russie, concernant notamment les évènements en cours en Ukraine. Pourtant, en dépit de ces divergences, il est important pour moi de déposer le 10 mai, avec le président russe, une gerbe sur la tombe du Soldat inconnu pour rendre hommage aux millions de victimes dont l’Allemagne endosse la responsabilité depuis la Seconde Guerre mondiale », a notamment plaidé la chancelière.

Du coup, elle est imitée par Paris qui se contente du service minimum en déléguant Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères. Officiellement, selon le chef de la diplomatie française cité par l’AFP, le 6 mai dernier, le président Hollande « ne peut pas y aller, il sera à Cuba », sauf que le jour même, le chef d’État cubain, Raul Castro sera, lui, à Moscou et que ce jeudi, l’agenda du président français indique que demain vendredi, il sera à Saint-Martin-Saint Barthélémy (Guadeloupe) et samedi à Fort-de-France (Martinique).

« C’est une honte ! »

En tout cas, cette dérobade n’est pas du tout du goût de Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) qui, récemment, déclarait au micro de Jean-Jacques Bourdin : « C’est une honte ! Je vous le dis les yeux dans les yeux, c’est une honte ! Quoiqu’on pense du régime ou des actuelles querelles entre les Russes et les Ukrainiens, le peuple russe, soviétique à l’époque, 20 millions de morts pour nous libérer du nazisme, les Américains ont pris leur part, les Anglais ont pris leur part (…). Vingt millions sont morts au combat contre les nazis. Les troupes de l’Armée rouge ont libéré 13 pays sur 27 d’Europe. Là aussi, on peut penser ce qu’on veut des Rouges, mais il y a un devoir de mémoire. Le président François Mitterrand disait que ce devoir s’imposait quelle que soient les circonstances. C’est la célébration de ce sacrifice-là. Ce n’est pas normal que le France qui a accueilli M. Poutine pour l’anniversaire du débarquement en Normandie ne soit pas représentée par son Premier représentant à la célébration de la capitulation sans conditions du régime abominable qui trillait les gosses et qui massacrait les gens au nom de la race ». Les 2 300 anciens combattants russes de la Seconde guerre mondiale qui assisteront au défilé de samedi prochain, ne peuvent qu’applaudir.

Cette coalition contre la célébration d’un fait historique de portée universelle a provoqué l’ire du premier et dernier président de l’Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev qui, pointe particulièrement la chancelière Angela Merkel dont il « n’accepte pas la position » et accuse Washington d’être derrière cette poussée de boycott de l’Occident. Et M. Gorbatchev de souligner que sans la Russie, la victoire contre le nazisme n’aurait simplement pas été possible en ajoutant : « Si certains politiciens ne le comprennent pas, c’est leur problème, mais je suis persuadé que les peuples du monde le comprennent très bien »,

 Le mur de la russophobie de fissure

Mais la russophobie ne résiste pas à l’épreuve des grandes causes. Elle se fissure. Pas moins de 30 pays seront représentés au plus haut niveau à la parade de la Victoire.

Les présidents grec et chypriote, Prokopis Pavlopoulos et Nicos Anastasiades –deux pays membres de l’Union européenne- seront sur la place rouge pour le défilé de samedi prochain. La Chine et l’Inde seront représentées par les présidents Xi Jinping et Narendra Modi.

La Chine qui elle aussi a enregistré de très lourdes pertes estimées à 15 millions de morts lors de a Seconde guerre mondiale ne peut que comprendre l’attachement de Moscou à cette célébration et sa frustration de voir des pays que le Russie a contribué à libérer user d’une telle dénégation. Et ce n’est sans doute pas les seuls points communs entre les deux pays. Dans la logique des clivages actuels, Pékin sait que sont sort est scellé à celui de Moscou qui d’ailleurs vient de lui fournir le système de missiles de défense anti-aérienne S400 – 6 groupes de 8 rampes pour un montant de 2 milliards de dollars- capable de neutraliser toute attaque aérospatiale actuelle ou future.

Dahmane Soudani

Matériel inédit à la parade de la victoire

 La parade de la Victoire à laquelle prendront part des unités de dix pays dont l’Inde et la Chine, mettra en scène sur la place Rouge, 16 500 militaires équipés de 194 types de matériel militaire, 143 avions et hélicoptères. Moscou en profitera pour montrer son nouvel armement comme les blindés de combat pour troupes aéroportés BMD-4M, le blindé polyvalent BTR-MDM Rakushka, les Missile balistiques intercontinentaux RS-24 Iars et surtout le blindé Armata qui, depuis quelque mois, fait couler beaucoup d’encre, tant en Russie que dans la presse occidentale.

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un commentaire le “Russie. Célébration du 70e anniversaire de la Victoire : le boycott de la honte.”

  1. Guilleminot Christian mai 8, 2015 à 2:46 #

    Résolution L56 du 21/11/2014 de l’Assemblée Générale de ONU
    – le gouvernement français refuse de condamner le nazisme
    – l’Union européenne refuse de condamner le nazisme, y compris l’Allemagne
    – les États-unis, le Canada et l’Ukraine soutiennent ouvertement le nazisme.

    8 janvier 2015
    L’Union Européenne donne 1,8 milliard d’euros d’aide au gouvernement ukrainien de Kiev ce qui fait que nous, Français, versons environ 300 millions d’euros au gouvernement néo-nazi de Kiev.

    6 avril 2015
    L’Ukraine embauche le terroriste Dmitriy Yarosh
    Dmitriy Yarosh, 43 ans, chef de Pravy Sektor, chef de groupe néo-nazi paramilitaire a été nommé conseiller du chef de l’état-major de l’armée ukrainienne Viktor Moujenko lundi 6 avril ; Yarosh fait l’objet d’un mandat d’arrêt international auprès d’Interpol depuis le 25 juillet 2014 pour incitation au terrorisme et à des actes extrémistes.
    http://rt.com/news/175564-ukraine-interpol-wanted-yarosh/

    19 avril sur Canal +
    François Hollande compare le PCF, social, Résistant en 1940-45 au Front National néo-nazi : «Mme Le Pen parle comme un tract du Parti communiste des années 70.» ! Rappel : en 1972 le PS s’alliait au PCF avec le programme commun de la Gauche…
    Lapsus ou confusion mentale ? Non : il s’agit d’une opération dirigée de manipulation mentale et de faire oublier la restriction des libertés, la baisse des revenus, la hausse prix et des impôts. Hollande, young-leader de la French-American Foundation est fort bien piloté par ceux à qui il a fait allégeance : les yankee. CIA et Cie veillent sur lui :
    http://french-american.org/actions/echanges/young-leaders/
    dimanche 26 avril 2015 :
    En Alsace, au camp de Struhof, Hollande met en garde contre la résurgence du racisme et de l’anti-sémitisme. À l’heure où le gouvernement attise les flammes du racisme, finance les terroristes islamistes au Moyen-Orient et les nazis en Ukraine, difficile de faire plus faux-cul.

    9 mai : les principaux pays de l’union européenne boycottent l’anniversaire de la victoire sur le nazime en Russie, pays qui a payé un très lourd tribu à la libération de l’Europe.

    L’oublier c’est ne pas comprendre

    Guilleminot Christian, France – Résistance UPR bisontine – upr.fr

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