Le 3 mars dernier, le quotidien russe Rossiskaïa Gazeta, annonçait que l’aviation stratégique russe avait élargie son rayon d’action avec des patrouilles permanentes, notamment au-dessus des mers de Barents et de Norvège, mais aussi du nord-est de l’océan atlantique en plus d’une présence déjà fort significative dans le sud-est asiatique.
Mais ces nouvelles ambitions de la Russie ne sont pas du goût de Washington qui a purement et simplement demandé au Vietnam de « garantir que le Russie ne pourra plus utiliser la base de Cam Ramh » d’où décollent les avions-ravitailleurs de l’armée de l’air de Moscou. Et pour cause, le général américain Vincent Brooks, commandant de l’armée américaine du Pacifique indique que les opérations de l’aviation russe s’étendent jusqu’aux environs de l’île de Guam, à l’est des Philippines, et que de ce fait, il s’agirait de « vols provocateurs ». La Maison-Blanche enfonce le clou en expliquant aux Vietnamiens que ces activités étaient susceptibles d’accentuer la tension dans la région.
Du coup, le sang des dirigeants vietnamiens n’a fait qu’un tour. Non seulement la demande de Washington essuie une fin de non-recevoir, mais par la voix du colonel Le The Mau, expert de l’Institut vietnamien de stratégie militaire, Hanoï considère qu’il s’agit, ni plus ni moins, que d’une ingérence dans ses affaires intérieures.
Il y a une dizaine de jours, par la voix de Sergueï Choïgou, ministre de la Défense, les Russes ont clairement expliqué que non seulement l’activité de leurs bombardiers ne sera pas réduite, mais que, bien au contraire, elle sera renforcée, y compris avec un appui naval important.
Conséquence, la rhétorique enfle. « Les USA sont préoccupés par les vols d’avions militaires russes en Asie du sud-est. Et que faut-il penser des vols – beaucoup plus nombreux – d’avions otaniens près des frontières de la Russie? » vient d’éditer sur son compte Twitter, Alexandre Yakovenko, ambassadeur de Russie en Grande-Bretagne. La réponse de Washington ne saurait tarder.
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