La présidence de la république pourrait surseoir l’exploitation des gaz de schiste.
Gel des forages ou remise en cause totale du projet, pour l’heure, on n’en sait pas trop, mais le mouvement anti-gaz de schiste semble avoir marqué des points. Selon Hadj Mohamed, l’un des animateurs du collectif qui a pris corps sur le sol aride du désert algérien, relayé par la presse algérienne, la présidence de la république aurait pris une décision qui irait dans le sens des exigences des populations locales.
Ce changement de cap, s’il lui vient d’être confirmé, serait un désaveu frontal de Saïd Sahnoun, PDG du cartel algérien, Sonatrach qui, au début de ce mois de janvier, avait annoncé, en grande pompe, à la station de radiodiffusion algérienne Chaine 3, un plan de forage pharaonique de 200 puits de gaz de schiste par an et la production de 20 milliards de m3 supplémentaires par exercice. Cet énorme chantier devait se traduire par un investissement de 60 à 70 milliards de dollars et générer 50 000 emplois directs et indirects.
Démocratie participative
Ce qui est surprenant, c’est qu’une décision d’une telle importance ne s’appuyait que sur des schémas théoriques et des analyses en laboratoire des additifs utilisés pour la fracturation. Secret du process oblige, on ne connaitra jamais les noms de ces additifs qui représentent quand même 1% de la quantité d’eau utilisée.
Par leur ténacité et leur combativité, les Verts du désert sont peut-être en train de faire émerger l’idée du débat public, comme étape nécessaire et préalable à toute déclaration d’utilité publique, y compris lorsqu’il s’agit de décisions qu’on a pour habitude de qualifier de « souveraines ». En l’espèce, toutes les observations effectuées sur les forages expérimentaux auraient dû être communiquées aux partenaires associatifs.
Cela dit, même s’il ne s’agit là que des premiers balbutiements, c’est progrès où tout le monde sera gagnant. Il n’y pas de perdant dans la démocratie participative, mais l’émergence de bonnes décisions, consensuelles qui plus est.
Dahmane Soudani
Votre commentaire