La grande faucheuse n’y est pas allée de main morte en ce début d’année 2015 : Joe Cocker, Jacques Chancel, Pino Daniele et maintenant la fine fleur de la satire made in France : Wolinski, Cabu, Charb, Tignous, Honoré, tous gens pacifiques en lutte pour l’amour, l’intelligence et contre toutes les tyrannies. Mais après l’attentat du XIe arrondissement de Paris, ce n’est pas à ces grandes âmes, sans qui la vie serait insupportable, que nos prières laïques rendent hommage.
C’est au policier Ahmed Berabet, abattu comme un chien et au collègue, le correcteur de presse Mustapha Ourrad, dont le métier était de réviser le français de ses collègues rédacteurs. Vous avez bien entendu, le correcteur assassiné par les monstres du Bd Richard Lenoir, et qui faisait profession d’appliquer les règles subtiles de la langue française, était un Arabe probablement musulman… — Un policier et un correcteur. — Tombés au champ d’horreur pour la liberté d’expression. — Massacrés au nom d’un Dieu et d’un Prophète qui ne pourront pas témoigner, si ce n’est dans le coeur de tous les Français de culture musulmane qu’ils ont traînés dans la boue et dans l’horreur. Par bonheur, les monstres qui ont voulu mettre nos libertés à l’amende et les noyer dans un bain de sang ont déclenché un raz-de-marée mondial et solidaire. Universel. Horrifié. Fraternel.
De la mosquée al-Azhar à la Maison Blanche en passant par Rome, Berlin, Londres et Sidney… Que pourront les Kalachnikov contre la pointe d’un crayon et le pouvoir nucléaire d’un stylo à bille ? En enfer, messieurs les traîtres à leur propre peuple et aux valeurs communes de l’humanité, nous sommes tous le rire de Charlie et sa tendre vengeance aura votre peau.
Par Mario Morisi, écrivain
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