Une mission qui aurait déjà été confiée au royaume wahhabite, en 1985.
Il y a seulement quelques jours, à propos de l’inondation du marché pétrolier, Amar Saïdani, le secrétaire général du parti FLN avait accusé l’Arabie Saoudite d’exécuter, par délégation un complot, visant l’Algérie et la Russie. Ce qui, selon plusieurs média algériens, aurait conduit le représentant de Ryad à Alger à s’inviter d’autorité chez Ahmed Ouyahia, ancien Premier ministre algérien. En d’autres temps le diplomate aurait été mandé par un représentant de l’autorité du pays hermine à l’épaule, mais passons !-
Rappelons, au passage que L’Algérie est l’un des rares pays arabes à avoir échappé aux révolutions à remonter le temps et leurs bains de sang, cyniquement stylisées en « Printemps arabe ».
Le 21 décembre dernier, le sénateur républicain de l’Arizona et ancien candidat à la présidentielle américaine de 2008 déclarait à CNN : « Nous devrions remercier les Saoudiens qui ont permis à la valeur du baril de pétrole d’aller à un point où elle affecte considérablement l’économie de Vladimir Poutine »
Aujourd’hui, sur les colonnes du quotidien El Watan, c’est une autre personnalité Algérienne, moins encline aux discours idéologiques et de circonstance qui revient sur la question.
L’histoire se répète
Ahmed Benbitour, ancien Premier ministre algérien, confirme ce rôle du royaume wahhabite, mais rappelle également que ce n’est pas une première « La détermination des prix passe par des accords tacites entre un nombre restreint de décideurs dans les pays exportateurs et dans les pays importateurs. Je rappelle qu’en 1985, un accord secret, entre un pays du Nord et un pays gros producteur de pétrole, pour inonder le marché, en vue d’affaiblir l’URSS, a vu les recettes d’exportation de l’Algérie baisser de 40% en 1986 et le pouvoir d’achat de ces recettes baisser de 50%. Le problème, aujourd’hui, c’est qu’il y a une divergence d’intérêts entre les pays producteurs. Les pays gros producteurs avec des réserves importantes développent des politiques de parts de marché, alors que les petits producteurs, comme l’Algérie, sont intéressés par des politiques de prix », confie l’ancien chef du gouvernement à Méziane Abane, journaliste d’El Watan.
Ahmed Benbitour fut désigné chef du gouvernement du 23 décembre 1999, sous le premier mandat du président Abdelaziz Bouteflika, avant de rendre le tablier le 26 août 2000.
Bien évidemment, en bons spécialistes de la censure rampante, les détracteurs de toute idée qui sort des sentiers battus, vont sortir l’artillerie, déjà désuète, du complotisme ; une chasse à courre dans laquelle, en véritables gourous des plateaux de télévision, les chiens font plus de mal que les veneurs.
Dahmane Soudani
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