Certaines de ces informations sont utilisées pour exercer des pressions sur des Palestiniens
Il y a seulement quelques jours quarante-trois anciens soldats et officiers Israéliens, de l’Unité 8200, spécialisée dans l’espionnage électronique sous diverses formes, ont adressé une lettre à leur Premier ministre, exprimant leur malaise à propos de la collecte de données privées sur des « Palestiniens innocents ». Ces informations sont, dans un deuxième temps, utilisées contre ces mêmes palestiniens pour en faire « des collaborateurs », selon les termes de ce groupe de soldats. «Les informations collectées et archivées portent atteinte à des personnes innocentes (…). Elles sont utilisées à des fins de persécution politique et pour diviser la société palestinienne en recrutant des collaborateurs.», affirment les signataires cités par le Figaro. « Souvent comparée à la NSA américaine ou au GCHQ britannique, l’Unité 8200 est spécialisée dans la collecte, le traitement et l’analyse de signaux électroniques ainsi que dans le déchiffrage des codes », ajoute le quotidien français dont l’allusion fait mouche.
En effet, Edward Snowden, l’ancien consultant de l’Agence de sécurité nationale américaine (NSA) aujourd’hui réfugié en Russie, accuse cet organisme officiel de livrer à Israël des informations confidentielles brutes et non censurées enfreignant ainsi le protocole international, rapporte The New York Times, sous la plume de James Bamford qui y voit un véritable « scandale ».
Les Américains n’échappent pas à ce voyeurisme débridé
« Parmi ses découvertes les plus choquantes dont il m’avait parlées, il y a le fait que la NSA transfère régulièrement des communications privées d’Américains à une grande et très secrète organisation militaire israélienne connue sous le nom Unité 8200. Ce transfert des interceptions, dit-il, comportait le contenu des communications ainsi que des métadonnées telles que qui appelait qui » explique James Bamford. «C’est l’un des plus gros abus que nous ayons vus. », lui avait confié Edward Snowden qu’il avait rencontré à Moscou.
L’ancien agent américain dévoile, en outre, que selon une note échangée entre la NSA et l’Unité 8200 la référence au droit américain n’impose aucune contrainte quant à l’usage par Israël de ces informations.
Fondée en 1950, l’Unité 8200 est connue pour avoir intercepté, en 1967, une communication ultra-sensible entre le président Gamal Abdel Nasser et le roi Hussein de Jordanie.
Après l’acquisition d’armes auprès du Pentagone à l’insu de Barack Obama, dévoilée par le Wall Street Journal, le 14 août dernier, l’usage en 2010, de passeports britanniques, irlandais, allemand et Français pour assassiner un dirigeant du Hamas installé à Doubaï et de passeports canadiens pour la tentative d’assassinat de Khaled Meshal en Jordanie en 1997, on est en droit de poser la question de l’étanchéité de certains pouvoirs occidentaux aux velléités israéliennes.
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