Après la mort d’un jeune afro-américain, samedi dernier, un officier de couleur vient d’être nommé à la tête de la police du secteur de Ferguson.
« Ces derniers temps, cela ressemble à une zone de guerre et c’est inacceptable. » C’est ainsi que le gouverneur démocrate du Missouri, Jay Nixon, décrivait, hier jeudi, la situation d’émeute de ces derniers jours, à Ferguson, dans le comté de Saint-Louis, en ébullition, depuis l’assassinat, samedi dernier, du jeune Michael Brown par un policier. Plus nuancé, le président Barack Obama déclarait, depuis sa résidence de vacance d’Edgartown dans le Massachusetts : « Il n’y a pas d’excuse pour la violence contre la police, ni pour ceux qui voudraient utiliser cette stratégie comme couverture pour le vandalisme ou le pillage (…). Il n’y a pas non plus d’excuses pour la police de un usage excessif de la force contre les manifestants pacifiques ou de jeter des manifestants en prison pour l’exercice légal de leurs droits garantis par le Premier amendement (NDLR. de la constitution des Etats-Unis) ».
Les manifestants veulent la tête du procureur
Mieux organisés, par centaines, les manifestants dont plusieurs dizaines ont été arrêtés, poursuivent toujours leur démonstration de force, mais de façon pacifique. Suivant à la lettre, les conseils du révérend et militant des droits civiques new yorkais Al Sharpton, ils manifestent les mains levés vers le ciel en scandant « Mains en l’air, ne tirez pas ! ». Selon plusieurs témoins, cités par l’agence Reuters, c’est dans cette position que le jeune Michael Brown, un afro-américain de 18 ans, avait été abattu d’une balle dans le dos. De son côté la police qui refuse de rendre public le nom de l’agent auteur du tir mortel, soutient toujours que le coup de feu est parti suite à une bagarre entre la victime et le policier.
Pour apaiser le climat, le gouverneur du Missouri a nommé, hier jeudi, le capitaine Ron Johnson, à la tête du secteur de Ferguson, un officier de couleur qui a grandi dans cette même ville. La même journée, le soir, la principale manifestation a été bruyante, mais pacifique.
Cité de la banlieue de Saint-Louis, capitale du Missouri, Ferguson est essentiellement peuplée d’afro-américains, mais sur un effectif de 53 policiers, seuls 3 sont de couleur.
Le geste de Jay Nixon, adossé aux prises de position de Barack Obama, va-t-il faire revenir la calme ? Rien n’est moins sûr ! À présent, certains des manifestants exigent que Bob McCullough procureur du comté de Saint-Louis soit dessaisi de ce dossier.
Le FBI, le Département de la Justice et le parquet de Saint-Louis planchent sur ce dossier explosif.
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