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Canada. La députée Fatima Houda-Pepin quitte le parti libéral du Québec pour mieux défendre la laïcité.

Après avoir été, pendant 20 ans, parlementaire, sous l’étiquette Parti libéral du Québec (PLQ), aujourd’hui présidé par Philippe Couillard, la maroco-canadienne Fatima Houda-Pepin quitte cette formation politique et a annoncé, hier lundi, qu’à l’avenir, elle siégera au parlement provincial du Québec en tant que « députée libérale indépendante ». Militante anti-intégriste de longue date, l’élue de la circonscription de La Pinière, estime que, dans le cadre du débat lancé le 7 novembre 2013, sur la Charte québécoise des valeurs, « affirmant les valeurs de laïcité et de neutralité religieuse de l’État ainsi que d’égalité entre les femmes et les hommes et encadrant les demandes d’accommodement » qu’on ne lui a pas « donné d’autre choix » que de claquer la porte de son parti.

Lors du caucus –comité de discussion- organisé à cette occasion, sous la houlette de Philippe Couillard, le PLQ ne lui a pas permis « de défendre une interdiction partielle du port de signes religieux dans la fonction publique », rapporte Radio Canada.

Fatima Houda-Pepin ne fait ainsi que réaffirmer une conviction déjà ancienne. En 2005, elle s’était déjà élevée avec force contre un projet de légalisation de la Charia dans la province de l’Ontario. «La charia est un système de droit complet, un système juridique superposé (…) Je ne peux pas accepter, comme femme, qu’un segment de la population québécoise et canadienne ne puisse pas bénéficier des mêmes droits que les autres citoyens» s’insurgeait-elle alors. Et la députée d’ajouter  (en juin 2005) : «Je conteste fondamentalement que l’on puisse pousser cette revendication sous le couvert de la religion. Il ne s’agit pas de liberté religieuse ici. C’est un agenda politique, mené par des groupes très précis ».

Native de Meknès au Maroc, Fatima Houda-Pepin est la seule députée de confession musulmane au sein du parlement du Québec. C’est sur les terres qui l’avaient vu naître qu’autrefois Ibn Rush (1126-1198), dit Averroès –aujourd’hui l’objet d’une grande entreprise de récupération- avait, en père fondateur de la laïcité, plaidé pour la séparation entre la raison et la fois. Pour cela, il avait été réprimé par les cercles du pouvoir du khalifat de l’époque –censure et exile-, avant d’être pardonné. Mais il a également et surtout été sévèrement condamné par l’évêque de Paris en 1270 et le pape Léon X en 1513.

Dahmane Soudani

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