Aujourd’hui, certains chefs d’État ou ex-chefs d’États qui se prennent pour de véritables redresseurs de torts se considèrent, par ailleurs, comme des non justiciables, dès lors que la justice tente de donner un coup de pied dans la fourmilière dont ils se sont entourés.
La justice turque vient de placer, en détention, plusieurs proches des hautes sphères politiques turques dont les fils de deux ministres qui font partie de la garde rapprochée du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. Baris Güler, fils de Muammer Güler, ministre de l’Intérieur et Kaan Caglayan, fil de Zafer Caglayan, ministre de l’Économie ont été inculpés et placés en détention provisoire. La justice turque les soupçonne de corruption, fraude et blanchiment d’argent. Ils auraient même impliqué, dans ces malversations présumées, la banque publique turque Halk Bankasi.
Laissé en liberté, le fils d’Erdogan Bayraktar, ministre de l’Environnement, fait, lui aussi, l’objet d’une autre procédure, dans un autre volet de ce dossier.
L’ambassadeur des Etats-Unis menacé d’expulsion
Donnant à ces affaires, à tiroir, la dimension d’un véritable combat de rue, Recep Tayyip Erdogan a mis fin aux fonctions du préfet de police d’Istanbul et d’une cinquantaine d’officiers de police. Il leur reproche de ne pas l’avoir mis au parfum avant l’instruction.
Le pouvoir turc soupçonne, par ailleurs, la puissante confrérie du prédicateur Fetullah Gülen, son ancien allié, aujourd’hui installé aux Etats-Unis, d’être derrière ce déballage.
Éclaboussé par les malversations de son entourage, Recep Tayyip Erdogan emprunte une parabole d’un genre tout particulier. Il crie au complot venu orchestré depuis l’étranger et menace tout simplement d’expulser l’ambassadeur des Etats-Unis Francis Ricciardone. Rien que ça !
Une façon pour le Premier ministre turc de signifier à ses partenaires que lorsque ça sent mauvais à la maison, il dégaine et que Erdogan pourrait bien se lire Hard O’Gun.
Dahmane Soudani


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