La perspective d’une nouvelle candidature de l’actuel président algérien, Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle de 2014, ne fait pas l’unanimité.
Des voix s’élèvent pour exiger une relève et du sang neuf pour la gestion des affaires publiques en Algérie. Selon plusieurs quotidiens algériens, Mohamed Mechati, figure historique de la guerre de libération, Ahmed Benbitour, ancien Premier ministre algérien -du 23 décembre 1999 au 26 août 2000- et Mohamed Mechati, président du parti Jil Jadid viennent de tester les premiers tirs de barrage pour empêcher l’actuel président algérien de briguer un quatrième mandat. Deux de ces trois opposants dont l’un –Ahmed Benbitour- est lui-même officiellement candidat à la prochaine présidentielle, ont annoncé, ce samedi au cours d’une conférence, tenue à Ryadh el Fath à Alger, qu’ils font d’ores et déjà bloc à de nouvelles ambitions présidentielles d’Abdelaziz Bouteflika.
Le quotidien Liberté fait état d’un « véritable réquisitoire » développé par Ahmed Benbitour (67 ans en juin) à l’adresse du président en exercice et de certains de ses soutiens. El Watan cite Sofiane Djilali, selon lequel des portraits d’Abdelaziz Bouteflika, sortis de nulle part, ont été exhibés par des supporters lors d’un match de football engageant l’un des clubs mythiques de la capitale algérienne qui s’était déroulé la veille.
Consensus de la stabilité
Abdelaziz Bouteflika (76 ans) a été élu, pour la première fois, président de la république
algérienne le 15 avril 1999 et fut réélu le 8 avril 2004 et le 9 avril 2009. Mais pour briguer le troisième mandat, il fallait passer par l’amendement de la constitution algérienne, une modification controversée, obtenue sur la base d’un vote à main levée au sein du Parlement, le 12 novembre 2008. La référence à la limitation du nombre de mandats présidentiels prévue par l’article 74 de la constitution a été supprimée. Depuis, la nouvelle version de cet article est la suivante : « La durée du mandat présidentiel est de cinq ans. Le président de la République est rééligible ».
Dans le contexte d’agitation qui affecte le monde arabe, il faudra s’attendre à l’émergence d’un consensus en faveur de la stabilité dans une Algérie qui n’a pas encore fini de panser les plaies de la terrible « décennie noire ». À ce titre, même si toute comparaison est exclue, on a vue que dans les autres pays arabes l’usure du pouvoir et l’absence de sang neuf l’emportent systématiquement sur l’expérience et la longévité, provoquant ainsi des situations d’instabilité qui menacent l’existence même des États concernés.
L’Algérie a également un besoin impératif de développement économique générateur de valeur ajoutée hors hydrocarbure et d’une politique stratégique d’incitation en direction de l’investissement étranger. Pour ce faire, il faudra d’abord venir à bout de trois fléaux : la bureaucratie, la corruption et le terrorisme avec son lot quotidien d’insécurité.
Dahamne Soudani
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