Nagasaki. Six pays boudent la commémoration de l’attaque nucléaire sur la ville japonaise

Une posture motivée par la non-invitation du représentant d’Israël à Tokyo, à la cérémonie

En raison du génocide en cours à Gaza, l’ambassadeur d’Israël n’a pas été convié, par les autorités locales japonaises, à la commémoration du 79^e anniversaire du largage d’une bombe atomique, par l’armée américaine, sur la ville Nagasaki. Estimant que l’exclusion du représentant de Tel Aviv, de ce rendez-vous, soit matière à solidarité, les ambassadeurs de l’Allemagne, du Canada, des États-Unis, de l’Italie, de la France et du Royaume-Uni ont, de leur côté, décliné l’invitation des représentants de la Ville de Nagasaki.

Gaza : cinq fois la puissance de la bombe d’Hiroshima.

Reste que plus de 2 000 personnes, dont les représentants de 100 pays, ont assisté à cette cérémonie commémorative de l’un des moments les plus douloureux de l’histoire du peuple japonais.  

La bombe atomique envoyée sur Nagasaki le 9 août 1945 a tué 70 000 personnes, trois jours seulement après le bombardement d’Hiroshima qui avait fauché la vie 140 000 personnes.

Aujourd’hui, sous nos yeux, jours et nuits, à l’issue de 300 jours de massacres perpétrés par Israël dans la bande de Gaza, le régime de Netanyahou a largué, sur l’enclave palestinienne, l’équivalent, en explosifs, de cinq fois la puissance de la bombe nucléaire d’Hiroshima et envoyé plus de bombes en 10 mois que celles utilisées pendant toute la Seconde Guerre mondiale.

Le bilan est tout simplement inacceptable par tout esprit sain de ce bas monde. Pas moins de 39 480 palestiniens ont été tués -il ne s’agit que des décès enregistrés au niveau des hôpitaux- dont 16 314 enfants, 10 180 femmes, 165 journalistes et 727 salariés du secteur de la santé et 202 employés onusiens de l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient). Au moins 10 000 autres personnes ont péri sous les décombres. Parmi toutes ces victimes plus de 100 scientifiques et professeurs d’université ont été exécutés sans raisons. Les femmes et les enfants représentent plus de 67% des victimes.

L’aveu

Selon l’ONU, au moins la moitié des structures de vie ont été détruites ou endommagées. Par ailleurs, 36 hôpitaux ont été détruits ou sérieusement endommagés, 464 autres centres de soins ont été détruits ou endommagés et 113 ambulances totalement détruites.

En outre 9 sur 10 Gazaouis ont passé au moins 24h sans manger et des centaines de milliers de personnes ont vécu la faim extrême. Pour finir, 9 des 10 réservoirs d’eau ont été détruits et les six stations de traitement de l’eau ont été mises à l’arrêt.

Hier, jeudi, dans un entretien accordé au magazine Time Netanyahou a reproché à l’Égypte de ne pas avoir ouvert ses frontières aux Gazaouis en ajoutant que « Gaza était bloquée, parce que la population ne pouvait pas aller dans le Sinaï ». Cette sortie, pour le moins indécente, du chef du gouvernement israélien montre, encore une nouvelle fois, d’une part les véritables intentions d’Israël : un nettoyage ethnique en règle -l’aveu étant la preuve reine- , et d’autre part la puissance outrageante du déni de vérité qui habite cet homme. En effet, si la bande de Gaza est aujourd’hui surpeuplée -6 000 habitants au km², beaucoup plus dans les villes-, c’est surtout en raison des déplacements forcés des populations depuis les autres régions de Palestine en 1947/48 et en 1967, vers ce territoire. De ce simple fait, si un déplacement il y avait, le bon sens voudrait que les Gazaouis venus d’ailleurs retournent chez eux en Palestine.

C’est sur cette horrible tragédie qu’Israël et ses soutiens veulent que le maire de Nagasaki déroule le tapis rouge au représentant de Tel Aviv. Simplement affligeant !

Dahmane SOUDANI