Dans l’hypothèse d’une extension de la pandémie, à ce continent, les populations de régions entières, déjà souffrant de sous-alimentation et de famine, n’auront aucune chance d’y faire face. La responsabilité de certains pays est directement engagée.
Plus de 41 000 cas de Covid-19 confirmés et 3 400 décès en Italie, 18 400 cas en Iran, 17 400 cas en Espagne, 14 400 cas en Allemagne, près de 11 000 cas en France et plus de 10 000 cas aux États-Unis, l’humanité termine une journée encore battue, par le Coronavirus 2 qui a déjà fauché 9 785 vies humaines dont près du tiers en Italie et le bilan devra, sans aucun doute, s’alourdir. Les courbes des personnes infectées et des décès vont encore grimper dans les prochains jours. C’est déjà l’horreur !
Mais c’est en Afrique, un continent pillée par les multinationales, meurtrie par la misère et les conflits et entièrement démuni que la pandémie va frapper d’estoc et de taille. À ce propos, on a vu ces derniers temps, des média d’autres régions du monde, éditer des titres du genre « Coronavirus. Et si l’Afrique faisait mieux que l’Europe ». Ce genre d’écrits n’est pas innocent. Tant s’en faut ! Il a pour effet de faire baisser la vigilance des Africains et de dégager de leurs responsabilités ceux qui les ont ruinés, des siècles durant.
C’est en Afrique que l’humanité perdra son âme
Il convient de noter qu’en plus de l’insuffisance des structures sanitaires, des régions entières de ce continent souffrent de famine et de sous-alimentation -alors qu’en toute indécence, pour des raisons de respect de quotas administrativement fixés, de millions de tonnes de produits alimentaires sont régulièrement détruits en Europe-. Ce qui ne laisse aucune chance aux populations, dans l’hypothèse d’une extension de la pandémie à ce continent.
Dans les semaines qui viennent, à moins que la virulence du virus ne décline, c’est vers l’Afrique que les regards, mais aussi les générosités devront s’orienter. Il y aura des morts, beaucoup de morts. C’est sur ce continent que l’humanité risque de perdre la véritable bataille, celle de la dignité et de la solidarité, mais aussi son âme. Il est encore temps pour que les pays riches, surtout ceux dont les entreprises ont une responsabilité, directe ou indirecte, dans le pillage des ressources africaines, de créer, en coordination avec l’Union africaine, une réserve polyvalente d’aide d’urgence, immédiatement opérationnelle, au profit de ce continent.
Dahmane SOUDANI
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