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USA. Procédure de révocation de Donald Trump : une arme à double tranchant

L’euphorie des détracteurs du président américain risque bien de se transformer en cauchemar.

Trump contraint de s’aligner sur un agenda qui n’est
pas le sien (photo écran-DR)

La procédure d’impeachment (révocation) visant le président Donald Trump, initiée le 24 septembre dernier par ses opposants démocrates a donc été adoptée, mercredi dernier, par la Chambre des représentants (chambre basse). Qu’ils le veuillent ou non, Nancy Pelosi et ses amis démocrates se retrouvent alignés sur les positions du système médiatique -y compris NPR, la radio publique- dominant qui, en porte-voix de l’establishment, a toujours fait corps contre l’actuel locataire de la Maison-Blanche. Après le serpent de mer de la supposée ingérence russe dans la présidentielle américaine de novembre 2016, Donald Trump est mis en cause, cette fois-ci, par la chambre basse sous la houlette de Nancy Pelosi, sur les chefs d’accusation d’abus de pouvoir et d’obstruction à un vote au sein du Congrès.

Les républicains font bloc, mais…

La première accusation a été retenue par 230 voix contre 197. La seconde a recueilli 229 votes contre 198.

La Chambre des représentants compte 441 élus, mais ceux de Washington DC et des territoires américains de Porto Rico, Samoa américaines, Iles Vierges américaines, et Îles Mariannes du Nord ne votent pas. Sur les 435 autres parlementaires porteurs de voix délibératives, 235 sont démocrates et 197 sont républicains, mais 3 sièges sont actuellement vacants. Au sein de cette assemblée, les législateurs démocrates disposent donc d’une confortable majorité et le résultat des délibérations ne surprend personne.

Tous les représentants du Parti républicain ont voté contre les deux griefs. À l’inverse, deux démocrates ont fait défection sur la première accusation et trois sur la seconde. De son côté, Tulsi Gabbard, représentante démocrate de Hawaï, s’est abstenue.

Cote de Trump chez les adultes (photo écran DR)

Le problème pour la démocrate Nancy Pelosi et ses amis, c’est que le dernier mot reviendra au Sénat où leurs adversaires républicains occupent 53 sièges sur 100 quand les démocrates n’en ont que 45, les deux autres revenant à des indépendants. A moins d’une année de la présidentielle de 2020, les républicains ont annoncé la couleur lors du vote à la Chambre des représentants. Ils ne peuvent se permettre la perte d’aucune voix. 

Empêcher l’empêcheur de tourner en rond

La difficulté pour Donald Trump qui malgré tout n’est qu’apparenté au Grand Old Party, l’autre nom du Parti républicain, ce sont les concessions qu’il devra faire en retour, aux puissants courants qui transcendent les partis politiques, en contrepartie de son sauvetage. Il en sortira, sans conteste plus fragilisé.

Cote de Trump chez les inscrits sur les registres de vote (photo écran DR)

Car pour le président américain, le problème de l’assise de son pouvoir au niveau de l’establishment est beaucoup plus profond qu’on ne le pense. Dans les deux camps, il ne bénéficie que d’une confiance relative. Dans une émission de Fox News postée sur YouTube le 16 avril 2016 (notre lien), Newt Gingrich, président de la Chambre des représentants du 4 janvier 1995 au 3 janvier 1999 déclare : « Aujourd’hui, il est très probable que Trump devienne leader du Parti (NDLR. républicain) et ça les rend dingues ! Ils ne peuvent pas imaginer… » et à la question « pourquoi ? » du journaliste, il réplique « Parce que c’est un outsider qu’il ne fait pas parti d’eux. Il ne fait pas partie du Club. Il est incontrôlable. Il n’a pas passé les rites d’initiation. Il n’a pas rejoint une société secrète. »

Dans ce « Club », Trump est sans doute un intrus, mais c’est un empêcheur de tourner en rond qui est porté par une base populaire qui ne semble pas céder au coup de boutoir d’un état profond érigé en système très cohérent.

Nancy Pelosi dans une voie sans issue

 Alors le 6 septembre 2018, il ne bénéficiait que 41,4% d’opinions favorables, en septembre 2019, au lendemain du lancement de la procédure de destitution, il a amélioré son score de près de 1,5 point se hissant 42,8% d’opinions favorables et immédiatement après l’adoption de la procédure de révocation de mercredi dernier, sa cote a encore grimpé pour atteindre 43,4% d’opinions favorables -44,6% chez les électeurs inscrits sur les registres de vote- (1). 

Cote de Trump chez tous les Américains (photo écran-DR)

Donald Trump n’est certainement pas un exemple d’éthique, de clairvoyance et de lucidité politiques, mais lassée par le harcèlement systématique qu’il subit, une partie des américains semble se retourner contre ses détracteurs, soutenus, depuis jeudi, par le courant ultra-conservateur des Évangélistes. 

Consciente que son entreprise ne pourra que conduire à l’impasse et à un désastre politique dans son camp lors de la présidentielle de 2020, Nancy Pelosi a décidé de ne pas transmettre, pour le moment au moins, le dossier de révocation au Sénat. 

L’exaltation de mercredi dernier risque, à plus d’un titre, de se transformer en cauchemar.

Dahmane Soudani

  • (1) Source : FiveThityEight

Lien : https://www.youtube.com/watch?v=gQ07h-HccLo

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