Syrie. Le monde au bord de la guerre

Une attaque contre la Syrie, qui semble être imminente pourrait rapidement dégénérer en un conflit mondial.

C’est pratiquement la guerre. Et d’aucun comme Nurettin Canikli, le ministre turc de la Défense estime déjà qu’en cas d’attaque américaine contre la Syrie, celle-ci entrainerait un confrontation qui « fera exploser la région toute entière ». Non Monsieur le ministre en cas d’attaque et de réaction de la Russie, il n’y aurait pas le feu qu’au Moyen-Orient. Tant s’en faut ! À moins de changer de planète, on ne sera en sécurité nulle part dans le monde.

Vladimir Poutine a promis qu’en cas d’attaque contre la Syrie, la Russie abattrait les missiles et s’attaquerait à leurs sites de lancement. À ce propos, La dernière attaque Israélienne contre la base aérienne syrienne T4, près de Homs, par des missiles dits intelligents semble être un test pour évaluer les capacités de la défense russe. À elle seule la défense syrienne a abattu 5 des 8 missiles tirés. Ça donne à réfléchir.

Ce matin Donald Trump a posté un tweet dans lequel il déclare, froidement : « La Russie promet d’abattre tous les missiles lancés contre la Syrie. Préparez-vous la Russie, parce qu’ils arriveront, bons et nouveaux et intelligents ! » ; des propos défiant toutes les règles et les coutumes de diplomatie.

Des signes précurseurs sérieux

Signe d’un regain de tension sérieux, la Syrie a mis ses moyens de défense anti-aérienne en alerte maximum et aurait mis ses avions de combat à l’abri d’une attaque. Par ailleurs, un autobus transportant des journalistes russes a été attaqué, également ce matin à la Ghouta orientale, près de Damas. On ne sait pas encore s’il y avait des blessés, mais ce geste semble être destiné à faire perdre à Moscou son sang froid.

Par ailleurs, ce matin, les rebelles houtis (Yémen) ont, de leur côté, tiré des missiles contre Ryad, la capitale saoudienne. L’un des projectiles aurait été intercepté, mais les correspondants de l’AFP et de Reuters signalent trois fortes explosions dans la capitale saoudienne. Objectivement, réel ou préfabriqué, cet incident prépare l’opinion arabe ou tout au moins une partie, au bombardement de la Syrie.

Au minimum, une attaque contre les forces syriennes renforcerait les terroristes et participe à la « resiphonisation » de ceux qui sont en train de prendre la fuite ou de rendre les armes. Au pire cette attaque pourrait conduire à une guerre incontrôlable entre les superpuissances.

À ce propos, l’excitation injustifiée du président Macron ne contribue pas à apaiser la situation. D’ailleurs tous ceux qui participent à ce jeu d’association de malfaiteurs devraient prendre garde à ne pas considérer que la Chine, la Corée du Nord, l’Inde, l’Iran et le Pakistan sont stupides et vont attendre sagement que leur tour vienne. Pour ce qui les concerne, les pyromanes de la région doivent se ressaisir pour éviter la perte inutile de vies humaines et une confrontation aux conséquences, à coup sûr, incontrôlables. La paix obéit à une tout autre logique.