Trop belle, trop délicate, trop raffinée pour qu’ils la laissent poursuivre son œuvre d’animation du quotidien des Sétifiens, la statue d’Aïn Fouara –Fontaine au jet-, une

La beauté en défit à la barbarie (photo DR)
œuvre représentant une femme nue, signée du sculpteur et médailleur français Francis de Saint-VidalS (1840-1900), a été partiellement détruite, lundi dernier, par un barbare tout droit sorti d’un univers iconoclaste moyenâgeux. Originaire de la commune de Beni-Hocine au nord de Sétif, le vandale était Barbu et vêtu d’un Qamis blanc. Il a utilisé un marteau et un burin pour endommager cette œuvre emblématique et chère au habitants de la ville de Sétif, à mi-chemin entre Alger et Constantine.
Selon la police, l’assaillant présenterait, une « déficience mentale totale ». Pourtant dans son acte de destruction, l’auteur des faits semble avoir bien prémédité son acte. Il s’est muni d’outils de destruction minutieusement choisis et aurait même utilisé une échelle pour atteindre la Téthys de habitants de la capitale des Haut-Plateaux. Il a en outre ciblé des parties bien particulières de la statue : le visage et les seins.
Ce n’est pas la première fois que cette Doris des Hauts-Plateaux fasse les frais de la haine des extrémistes. En 1997, elle a été l’objet d’une tentative de destruction à l’explosif et restaurée par les étudiants des Beaux-Arts avant d’être, une nouvelle fois, endommagée par des inconnus, en 2006.
Dahmane SOUDANI
En pourfendeuses des interdits, l’Algérienne Taous Aït Mesghat a apporté, à cette ignominie, une réponse qui se passe de tout commentaire. En voici le texte intégral :
Au nom de tous les seins
Tu ne sais pas ce que ça fait quand un sein durcit sous la caresse de tes doigts, non tu ne sais pas ….
Tu ne connais pas cette sensation divine quand un téton pointe pour toi, non tu ne connais pas …
Tes lèvres assoiffées de plaisir n’ont jamais goûté à la douceur de la soie, non elles ne l’ont pas …
Ton regard ignore la splendeur d’un galbe arrondi qui s’offre à toi, non il ne connait pas ….
Aucune femme amoureuse n’a frémi de désir sous l’emprise de tes bras, non je ne le pense pas …..
Pauvre diable que la chair renie et qui vient se venger sur moi, Vénus en pierre qui ne se défend pas ….
Moi femme fontaine qui te rappelle ton pitoyable état, toi homme aride qui ne suscite aucun émoi ….
Moi arrogante de beauté dans la chaleur et le froid, toi mesquin de laideur dans ta rage de forçat ….
Crois tu que sous tes coups barbares tu me tueras ? Penses tu qu’en me brisant, la femme mourra ?
Sous d’autres mains d’artistes ma poitrine renaîtra, mon visage sourira et la femme vibrera.
À nous l’extase de l’amour et la joie ; à toi la torture de la haine et l’effroi .
Je suis la vie, Ain Fouara.
Vidéo de la destruction
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