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Dossier/Les voies d’accès au pouvoir en France. Les Capétiens conduisent la France à la Renaissance

L’ère ouverte par Hugues Capet en 987 va se poursuivre jusqu’en 1792 ; une longévité hors du commun.

 

Avec Philippe IV « Le Bel » (1268-1314), fils de Philippe III et de Marguerite d’Aragon, -roi de France de 1285 à 1314), la France franchira le cap du Moyen-Âge classique ou central. Bonjour le Bas Moyen-Âge ! Fort de 15 millions d’habitants, le futur Hexagone était alors le pays le plus peuplé d’Europe. Comptant plus de 200 000 habitants, Paris –quatre fois la population de Londres- était également la ville la plus importante d’Europe. L’économie connaît d’importantes transformations entrainant des évolutions fort significatives des mentalités.

Le Saint-Siège déplacé de force à Avignon

Contrairement à son grand-père, le petit-fils de Saint Louis n’est pas un tendre. Il attaqua et vainquit l’Angleterre et la Flandre et annexa cette dernière pour financer les guerres. Dans la même logique, il dévalorisa la monnaie. À court de ressources, le roi impose aux Juifs (une population d’environs 100 000 âmes) redevables de taxes, le port de la rouelle (pièce d’étoffe cousue sur les vêtements) rouge avant d’expulser ceux qui ne s’étaient pas reconvertis au christianisme. Les banquiers et marchands lombards sont eux aussi expulsés et leurs biens saisis. Il en ira de même des biens des templiers.

À l’issue d’un bras de fer, ponctué de destitutions et d’excommunions, à propos du gallicanisme, entre le pape Boniface VIII et Philippe « Le Bel », celui-ci –conseillé par le légiste Guillaume de Nogaret- déplaça, manu militari, la cour du pape français, Clément V, de Rome à Avignon où siègeront 7 papes de 1305 à 1378 ; ce qui, par la suite, engendrera le Grand Schisme de l’Occident (1378-1418) avec une papauté à Rome, l’autre Avignon et même une troisième et éphémère à Pise

La loi salique ou la primogéniture masculine

Philippe « Le Bel » fait également éliminer les Templiers dont le fameux Haut-Saônois Jacques de Molay (1249-1314). C’est sous le règne de ce souverain (Le Bel) que s’étaient tenus les états généraux de 1313 à l’origine de la loi salique consacrant la primogéniture masculine.

La fin du règne de Philippe « Le Bel » est ternie le scandale de ses trois brus –dont deux auraient eu des aventures avec les frères Gautier avec la complicité de la troisième) à l’origine de l’extinction de la lignée des capétiens directs

Après s’être débarrassé de Marguerite de Bourgogne (l’une des trois brus citées plus haut) son fils et successeur, Louis X « le Hutin », (1289-1316) épousa Clémence de Hongrie (1293-1328), nièce de Charles de Valois.

Né 5 mois et 10 jours après la disparition de son père (Louis X), Jean 1er « Le Posthume » (1316) est mort 4 jours après avoir vu le jour. Il est le seul roi de France à avoir régné toute sa vie. Mais de tous les dirigeants français, il est aussi celui qui est resté le moins longtemps en fonction. La dynastie capétienne (directe) vacille. En raison de la loi salique, le sacre de Jeanne –fille de Louis X et de Marguerite de Bourgogne-, sa sœur, fut rejeté. C’est donc son oncle Philippe V « Le Long » (1293-1322) qui prendra la relève. Celui-ci s’attache à réorganiser l’administration du royaume et donne à la Cour des Compte son statut définitif.

Un vent de réformes

 Le règne des Valois ou Capétiens indirects, débute avec Philippe VI (1293-1350), fils de Charles de Valois, le frère cadet de Philippe IV  « Le Bel ». Loi salique oblige, il accède au trône à la naissance, le 1er avril 1328, de Blanche de France, fille posthume de Charles IV « Le Bel », fils de Philippe « Le Bel » et de Jeanne 1er de Navarre.

Philippe VI est préféré à Édouard III, roi d’Angleterre, qui, lui aussi, briguait le trône de France, depuis Londres. C’est ainsi que débuta de la guerre de Cent ans.

Philippe VI pérennise le parlement, les états généraux et la fiscalité.

Preux chevalier, son fils et successeur Jean « Le Bon » (1319 -1364) ravive la guerre avec l’Angleterre. Capturé à deux reprises par les Anglais, il terminera, finalement, sa vie en détention. Pendant ses absences, son fils Charles V assure la régence, mais fera face aux réformateurs qui exigent l’instauration d’une monarchie parlementaire et à la Jacquerie dirigée par Marcel Étienne (1302-1350). Face à la bourgeoisie, la féodalité perd du terrain.

 Enfin, un roi fidèle !

Les rois de France sont réputés pour être des coureurs de jupons invétérés. Durant leur règne, certains d’entre eux auraient bénéficié des faveurs de dizaine de favorites. Mais en voilà un, en la personne de Charles V « Le Sage » (1338-1380), qui fera exception. À l’âge de 12 ans, ce souverain s’était marié avec Jeanne de Bourbon (1338-1378) –Tiens ! Bourbon, ça me dit quelque chose !- qui en avait le même âge. Après son accession au trône en 1364 –à l’âge de 26 ans-, le jeune roi s’est beaucoup plus rapproché de son épouse et lui demandait conseil sur la politique et la culture. Faut-il voir dans la réalisation ou l’extension du Louvre, la Bastille et du château de Vincennes sous Charles V, l’influence directe de la reine ? Tout porte à croire au bien fondé de cette thèse. À la mort de Jeanne, affligé par la douleur, le roi aurait déclaré : Elle est ma belle lumière et le soleil de mon royaume». À son tour, le roi mourut, deux ans plus tard, loin de ses enfants Charles et Louis, enfermés à Melun en raison de la pandémie de la peste.

Le terrible Traité de Troyes

De constitution physique faible, Charles V s’est fait seconder par le célèbre Bertrand du Guesclin (noble Breton connétable de France et de Castille, 1220-1380).

Sous le règne de Charles VI (1368-1422) son fils, les Anglais battent les Français, le 25 octobre 1415 à Azincourt (Pas-de-Calais) ; une défaite qui viendra s’ajouter aux révoltes fiscales et à celles des Flamands. Charles VI est contraint de signer le Traité de Troyes (1420) qui consacre la suprématie de l’Angleterre et qui déshérite Charles VII du trône de France au profit d’Henri V.

Son fils Charles VII (1403-1461) se rebiffe et refuse d’entériner le Traité de Troyes. Il se réfugie à Bourges avant de rejoindre Jeanne d’Arc (1412-1431) alors victorieuse à Orléans. Il réorganisa l’Armée. À sa mort, en France, les Anglais n’avaient plus que la ville de Calais sous leur contrôle.

Trahison quand tu nous tiens ! Comme Louis 1er « le Pieux », déposé par son fils Lothaire près de 7 siècles auparavant, Charles VII a, lui aussi, été trahi par son propre fils Louis XI qui, malgré tout, lui succèdera. Louis XI payera le prix de la trahison. Il est capturé et humilié par un simple duc, de Charles le Téméraire de Bourgogne pour ne pas le nommer. Il réussira à laver cet affront en soutenant René II duc de Lorraine ; ce qui à permis à ce dernier de liquider physiquement l’ancien geôlier du roi, lors du siège de Nancy (5 janvier 1477).

Charles VIII (1470-1498) fils de Louis XI et Charlotte de Savoie, s’unit à Anne de Bretagne, se lance dans une guerre en Italie où il échappe de très peu à la mort. Ironie de l’histoire, c’est sous son règne qu’en 1492, un Italien natif de la République de Gênes, Christophe Colomb pour ne pas le nommer, découvrit l’Amérique.

Là voilà la Renaissance !

Charles VIII meurt accidentellement au château d’Amboise sans laisser de descendance mâle. Ainsi, s’éteignit la lignée directe de Philippe de Valois (pas des Capétiens). C’est son cousin, le Duc d’Orléans qui va coiffer la couronne sous le nom de Louis XII. Celui-ci, -prenez en garde !- va sortir définitivement la France du Moyen-Âge et lui faire faire ses premiers pas dans la Renaissance.

Captieux le fossoyeur des Capétiens ! Sentant le coup venir, Louis XII avait épousé Jeanne de France (1467-1515), dite « la boiteuse » fille de Louis XI avec laquelle il s’était lié dans l’espoir d’accéder au trône. Mais une fois ses desseins réalisés, il annula le mariage. Pour noyer son chagrin la reine éphémère se retira à Bourges où elle fonda l’ordre monastique de l’Annonciade (ordre féminin de droit pontifical). Près de 240 ans après sa mort, le 18 juin 1742, elle est béatifiée par le pape Benoît XIV (1675-1758) et près de quatre siècles et demi après sa disparition, le 28 mai 1950, elle est canonisée par Pie XII (1876-1958).

Le monde n’est ni entièrement blanc, ni entièrement gris. Il est surtout fait de nuances. Louis XII a lui aussi lancé de grands chantiers qui lui ont valu le surnom de Père du peuple. Il a réorganisé les impôts, la justice et ordonné le Grand Conseil, une institution juridictionnelle du Conseil du roi, initiée en 1497 sous Charles VIII et confirmée une année plus tard par Charles XII.

Dahmane SOOUDANI

 

Prochain article : Les guerres de religions

 

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