À bien lire les réactions de certaines personnes, les 64 millions d’électeurs américains qui ont voté pour Donald Trump sont tous des écervelés. Ils oublient une chose très simple. Hillary Clinton et les démocrates ont perdu, le jour où Bernie Sanders avait été éliminé de la course à la présidentielle sur la base de manœuvres dignes des joueurs de bonneteau. Cela dit, il est vrai que la candidate démocrate avait un programme de politique intérieure, somme toute, lisible et très cohérent, mais c’est l’articulation de ce projet avec la politique extérieure esquissée qui fait défaut. Il est de notoriété publique que c’est Hillary Clinton qui avait poussé Barack Obama à intervenir en Libye pour détruire ce pays et ses institutions (armée, administration, police…).
En fait, Hillary Clinton, comme Nicolas Sarkozy, d’ailleurs avaient la claire intention d’ajouter le renversement de feu Mouammar Kadhafi à leurs paquets de campagne dans la perspective d’agendas électoraux. Et tant pis pour la Libye, tant pis pour les Libyens et tant pis pour le droit internationale. Car en fait, pour commettre leur forfaiture en Libye, Hillary Clinton, Nicolas Sarkozy et David Cameron avaient bel et bien détourné une résolution du conseil de sécurité du mandat qui lui était associé. Ils ont installé un terrorisme organisé et structuré et près à frapper n’importe où, sur la rive sud de la méditerranée. Après tout diront certains abonnés des salons parisiens et bruxellois, ces groupes menacent directement l’Algérie, la Tunisie, l’Égypte et le Niger. Qui va s’en soucier ? Au besoin, on en fera des rebelles modérés.
Ainsi, n a créé deux types de pays : ceux qui sont intouchables et ceux dont ont peut piétiner la souveraineté à loisir. Rappelez-vous que dès les premières agitations en Syrie, Laurent Fabius, alors ministre français des Affaires étrangères voulait faire bombarder ce pays sans mandat du Conseil de sécurité
Ceux qui aujourd’hui versent des larmes de crocodiles sur l’échec de la candidate démocrate aux Etats-Unis auraient dû avoir ne serait-ce qu’un tant soi peu de compassion pour les enfants massacrés, estropiés, enlevés, les femmes et les filles violées, enlevées et réduites à l’état d’esclavage en Libye, en Syrie, en Irak et au Yémen. Leurs excès d’émotion sélectifs ne sont pas crédibles et ne convainquent personne en dépit des campagnes d’amplification du système médiatique dominant. Loin s’en faut ! Il n’y a jamais eu ou presque la moindres photo ou témoignage d’un enfant ou d’un vieillard syriens ou d’une femme syrienne ayant subi, dans leur chair, les affres de la guerre –en fait de guerre, il s’agit d’un coup d’état organisé de l’extérieur pour renverser un gouvernement peu docile-. À propos, les média qui, à longueur de journée, nous bourrent le crâne de redondances creuses, ont-ils évoqué, ne serait-ce que sous la forme d’un entrefilet, la mort aujourd’hui même de 16 villageois dans la province de Raqqa, suite à une frappe de la coalition dite internationale ?
À ce propos, aujourd’hui, le bombardement et/ou la destruction d’un pays arabe par la guerre, ne relève même pas du fait divers moyen. Alors quel crédit peut ont accorder aux médias qui participent à la banalisation de ces terrible drames et qui aujourd’hui agitent le spectre de « l’islamophobie » pour diaboliser Donald Trump et ses électeurs ? Absolument aucun ! En fait l’Islamophobie de Trump n’est qu’un faire valoir parmi tant d’autres pour éliminer quelqu’un qui échappe au contrôle d’un establishment aux relents dynastiques. Et au lieu d’agir pour un système de sécurité collective, au Yémen en Irak et en Syrie, toute honte bue, les monarchies pétrolières du Golfe participent à ce jeu de massacre, sans pour autant que le président Hollande ne brandisse la menace de sa Cour pénale internationale. L’establishment médiatico-politique le lui rend bien, par exemple, en enterrant l’affaire des assassinats ciblés. La banalisation de l’affaire des courriels officiels ayant transité par la messagerie privée de Mme Clinton relève de la même logique.
Ce n’est pas Donald Trump qui est fort. C’est contre le même establishment que l’électorat américain s’est rebellé. Les citoyens de ce pays sont conscients, qu’avec le nouveau président, ils vont sacrifier les quelques maigres acquis sociaux qu’ils ont. Mais ils ont fait un choix : reprendre les destinées du pays en mains, quitte à passer par le Golgotha et payer le prix fort. Car dans bien des pays qui se sont auto-proclamés donneurs de leçons, la démocratie est bel et bien prise en otage.
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